Il faut dire que les cabriolets sont devenus tellement rares, que l’on ne peut qu’apprécier ce modèle qui résiste encore au rouleau compresseur SUV et à celui des normes d’émission CO2. Il est pourtant peu technologique et n’est pas doté d’une motorisation particulièrement noble, mais ce MX-5 a bien d’autres arguments pour vous séduire !
Ce petit cabriolet semble tout droit sorti d’une autre époque, non pas que son design soit daté, au contraire, cette dernière génération est même très réussie, mais par son gabarit et sa philosophie. Il prend à contre-pied toutes les tendances actuelles. Et vous savez quoi ? On aime ça !
Tout ce qui est petit est mignon
Alors que la tendance générale est à l’embonpoint et à la prise de kilos, parfois très largement superflus, la Mazda MX-5 fait un peu figure d’exception. Sa taille est contenue (3.91 m x 1.73 m x 1.22 m), et son poids s’affiche toujours juste autour de la tonne. Autant dire que dans le paysage automobile, elle fait un peu figure d’exception.
Elle partageait bien la scène avec la Fiat 124 (et sa version Abarth) entre 2016 et 2019, mais celle-ci a tiré sa révérence, il ne reste alors plus que la Mazda MX-5 comme petit roadster 2 places abordable.
Et quel roadster ! Cette 4ème génération de la MX-5 est vraiment esthétiquement réussie. Ses courbes reprennent bien l’esprit design développé par Mazda sur ces derniers modèles. Et, chose qui devient de plus en plus rare, on reconnaît au premier coup d’œil ce véhicule quand on le croise sur la route. Cette MX-5 n’est pas juste un cabriolet, c’est un cabriolet séduisant !
132 ch qui ne dénotent pas !
La Mazda MX-5 est disponible avec deux blocs atmosphériques différents : le 1.5L SKYACTIV-G 132ch ou 2.0L SKYACTIV-G 184ch. On pourrait être tenté de se dire que le moteur le plus puissant sera sans doute le plus sympa, mais si on veut rester dans l’esprit pur du roadster abordable, c’est la petite motorisation de 132 ch qui nous intéressera, celle qui est vraiment dans l’esprit d’origine du modèle.
132 ch pour propulser un véhicule d’une tonne, le deal est correct, et si l’on veut la conduire de manière plus sportive, cela est parfaitement possible, car le moteur garde du répondant, surtout quand on le pousse dans les tours. Mais le principal intérêt de cette MX-5 dans cette version 132 ch, c’est de pouvoir rouler sans vous soucier de perdre des points sur votre permis de conduire.
À la différence de bien des modèles qui sont complètement aseptisés du côté des sensations de conduite, dans cette MX-5, et encore plus une fois décapoté, les 80 km/h ne seront pas une contrainte, mais juste la vitesse naturelle pour profiter de la balade. En plus, cela vous permettra de ne pas trop vous inquiéter de la consommation de carburant.
Avec sa position de conduite au ras du sol, l’impression de vitesse s’amplifie, on n’a donc pas besoin de dépasser les 200 km/h pour ressentir des émotions à bord de la MX-5, et franchement ça tombe bien, on ne peut pas rouler à 200 km/h légalement sur les routes françaises.
Sa répartition des masses en 50:50 et son centre de gravité très bas contribuent aussi au caractère joueur de l’auto. D’un côté, la MX-5 peut parfaitement se montrer docile, mais il ne faudra pas la taquiner de trop avant que l’esprit propulsion puisse aussi vous rappeler qu’elle sait être joueuse de l’arrière-train. Comme j’ai eu la grande joie de l’essayer pendant des jours où la pluie était plus souvent présente que le soleil, j’ai pu en effet tester les deux facettes de ce modèle.
Sa boite mécanique est aussi quelque chose qui tend à disparaître chez les autres constructeurs, mais sur ce modèle, c’est un vrai plaisir de jouer du levier de vitesse tant il est précis. Enfin, sauf peut-être dans les bouchons, mais cette voiture, même si elle peut être utilisée au quotidien, sera quand même plus agréable quand on la conduit juste pour le plaisir.
Des défauts ? Oui, mais gommés par des qualités
Alors que les écrans ont envahi les habitacles de beaucoup de modèles, la MX-5 semble un peu anachronique. Un GPS daté aux dimensions réduites, cela déroute un peu dans la débauche actuelle de technologie, mais pour autant, on lui pardonne facilement cela.
D’ailleurs, elle accepte Android auto et Apple Car Play pour palier au moins au système un peu daté. Mais après tout, est-ce qu’un écran plus grand et plus moderne aurait du sens dans cette voiture ? Très sincèrement, j’en doute.
Ce côté un peu rustique fait complètement partie du charme de la Mazda MX-5, tout comme sa capote en toile à ouverture manuelle. Même si elle est disponible dans sa version RF avec un toit rigide, on aime sa simplicité d’usage dans sa version en toile.
Et franchement, aucun système électronique ne fera plus rapide pour décapoter ou recapoter qu’un mouvement agile de votre bras. Même si dans mon cas, j’ai eu quelques difficultés à le faire en roulant, car il me manquait quelques centimètres de bras pour le faire aisément. Avec les giboulées de printemps que j’ai rencontré, j’ai souvent passé mon temps à ouvrir et fermer la capote, voire à rouler décapotée, malgré quelques gouttes de pluie. C’est aussi ça le plaisir de la MX-5. Et puis mine de rien, ce système de capote va vous aider à faire du stretching de l’épaule droite, même pas besoin de salle de sport pour cela, mais un petit échauffement des épaules peut s’avérer utile hors saison estivale !
On pourrait aussi reprocher à la Mazda MX-5 son petit coffre. Oui, il est plus profond que large, mais finalement pour un week-end en amoureux, on n’a guère besoin de plus. On a fait la chasse au superflu et on va à l’essentiel avec cette voiture !
En bref
La Mazda MX-5 est un concentré du plaisir de conduire que l’on a un peu oublié au fil du temps. Simple, agile, léger, vif, ce modèle a toutes les qualités que l’on peut chercher pour une voiture plaisir.
Un plaisir coupable car réservé à deux personnes maximum, mais un plaisir encore raisonnable grâce à son prix débutant à partir de 29 100 €.
Est-ce que comme de nombreux journalistes et blogueurs, je pourrais céder aux sirènes d’une MX-5 ? J’avoue que non, car elle ne me correspond pas vraiment, il me faut un peu plus de confort. Pour autant, je comprends très bien l’engouement autour de ce modèle. Il a ce qu’il faut pour séduire. Ce n’est pas la plus belle des voitures, mais malgré quelques défauts, son charme l’emporte sur la raison. Et cela devient suffisamment rare pour le signaler.
Mazda sait faire des voitures qui provoquent des émotions positives, par le design ou l’esprit à son volant. Des modèles qui sont fiables et tournés vers l’idée de faire corps avec sa voiture (esprit Jinba Ittai). Que demander de plus ? À part, de faire perdurer cette MX-5 le plus longtemps possible !
Bravo pour la qualité de vos articles.
Moi même baigné dans l’univers automobile depuis ma naissance, j’ai eu plus de 30 autos en 33 ans de conduite dont une MX5 et des Lotus. Autant vous dire que j’ai apprécié la justesse de vos commentaires sur ces deux véhicules.
Merci infiniment et encore bravo à vous !!
Je ne peux qu’abonder dans votre sens.
Mon fils ayant refusé (!) la MX5 (première série) que je lui avais offerte à l’occasion de son 16eme anniversaire pour qu’il fasse sa conduite accompagnée, je l’ai conservée pour moi.
Cette « Mimix » m’a fait redécouvrir qu’il n’y avait nullement besoin de plus de 500 chevaux pour s’amuser.
Elle ne cesse d’ailleurs de me surprendre lors des passages à la pompe. 10 ans plus tard, je ne me suis toujours pas habitué à mettre si peu d’essence dans une voiture qui me donne tant de plaisir, déformé comme je le suis par la gloutonnerie des 8, 10 ou 12 cylindres !
Le MX-5 a eu la sagesse d’évoluer tout en restant globalement fidèle à ses fondamentaux. Mes essais des versions ultérieures ne m’ont toutefois jamais convaincu de délaisser ses 955kg et 115 chevaux pour une plus récente.