La loi de finances 2020 avait prévu l’application du malus WLTP au 1er Mars de cette année, cependant certains doutes avaient fait surface depuis quelques mois sur un possible report du malus WLTP (au moins jusqu’à la date butoir du 01/07/2020). Fantasme collectif ? C’est possible, car finalement le décret d’application a été publié au Journal Officiel en catimini ce 28 février, juste avant la date fatidique du 1er Mars. Ces publications à la dernière minute (quand on ne les attend plus) semblent être de plus en plus fréquentes (pas vraiment agréable pour les professionnels concernés).
Nouvelle grille de Malus
Nous basculons donc dès aujourd’hui sur la nouvelle grille de malus dont je vous avais déjà parlé quelques mois plus tôt ( relire l’article : « le point sur les malus écologiques 2020« ). Cela implique que ce ne sont plus les émissions de CO2 selon le cycle NEDC corrélé qui sont prises en compte lors de l’établissement du malus, mais les chiffres du nouveau cycle d’homologation WLTP.
Si la grille semble plus favorable, car débutant seulement à partir de 138 g/km, il ne faut pas oublier qu’il y a en moyenne 25% de plus entre les anciennes valeurs NEDC et les nouvelles en WLTP. Certaines motorisations puissantes sont cependant gagnantes par rapport au malus 2020 appliqué en janvier et février, mais cet avantage risque d’être de courte durée vu que la grille va inexorablement se durcir l’année prochaine.
Autre point à prendre en compte, les valeurs qui s’appliquent sont désormais personnalisées à votre véhicule. Auparavant, la norme NEDC s’appliquait sur un modèle et une motorisation avec une donnée fixe, maintenant chaque variante du modèle, de ses combinaisons moteur/boîte, de ses finitions et de ses équipements va renvoyer à un malus différent.
Ainsi le modèle en finition d’entrée de gamme pourra avoir jusqu’à 10 ou 20 grammes de CO2 en mois qu’une version tout équipée (« sur-équipée » pour reprendre l’expression de marketing publicitaire que je déteste). Si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à consulter mon article : « Malus WLTP : ces options qui vont plomber la note«
eCoC, y aura-t-il des bugs à l’immatriculation ?
Cette nouvelle grille de malus s’accompagne également de la mise en place du nouveau logiciel de certificat de conformité électronique « eCoc », celui-ci permet de mesurer de manière individuelle les rejets de CO2 des véhicules (selon tous les paramètres désormais pris en compte) pour établir les données transmises pour l’immatriculation du véhicule.
Sans eCoC, le passage à la prise en compte de la norme WLTP n’était pas possible au niveau de SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules). Sauf que la mise en place de SIV avait été particulièrement chaotique à ses débuts, on n’est pas sans imaginer que la publication du décret 2 jours avant la bascule à eCoC ne va pas aider les concessionnaires à ne pas être confronté à des bugs lors des premières demandes d’immatriculation.
Surtout que les problèmes étaient apparemment nombreux lors de la phase de tests réalisée il y a encore quelques mois.
Nous le verrons bien dans les prochaines semaines, nous souhaitons bien du courage à tous les concessionnaires automobiles pour traverser cette nouvelle épreuve.