Alors que l’annonce de l’annulation du Mobile World Congress 2020 à Barcelone fait des vagues, les regards vont forcément se tourner vers un autre rendez-vous international prévu quelques jours plus tard en Europe, le salon de Genève 2020. Certains me diront « oui mais pour l’univers des télécoms, il y a plus d’impact, car beaucoup de compagnies chinoises exposent », alors oui le MWC a une aura internationale, et chinoise, plus marquée que l’automobile et le salon de Genève, cela n’empêchera pas une part de psychose de s’installer.
Il faut dire que les écarts entre les univers tech et l’automobile sont plus que réduits, le MWC accueille régulièrement des constructeurs automobiles, Peugeot y avait d’ailleurs fait un lancement remarqué de son concept Instinct en 2017. Cette année sur le site du MWC on remarque vite quelques noms connus : Mercedes, Toyota, Ford dans la liste des exposants. Et puis si les constructeurs exposent au MWC, sur le salon de Genève c’est par le biais de conférences que la Tech est représentée.
Quand on regarde la liste des entreprises qui ont annulé leur présence à la grande messe des télécoms de Barcelone ces derniers jours, il n’y a pas que des entreprises chinoises empêtrées dans des problèmes logistiques et sanitaires, et pourtant l’Espagne fait partie des pays relativement épargnés par le virus (avec seulement 2 cas enregistrés sur le territoire). Au moins, il le restera avec 2400 exposants et 110 000 visiteurs en moins, mais quid de Genève et ses 600 000 visiteurs ?
Peu de marques chinoises, donc peu d’impact ?
Pour le moment, tout semble normal du côté de Genève, j’ai même reçu en début de semaine une invitation à une conférence de presse hors salon de la marque Byton.
On guette cependant les réactions des exposants chinois : Aiways, Apex, Changan pour ceux déjà référencés dans l’annuaire des exposants. Ils sont encore dans les temps pour mettre en quarantaine des équipes venues de Chine, enfin encore faut-il pouvoir trouver des vols pour la Suisse. Même si pour le moment le pays a maintenu ses liaisons avec Pékin et Shanghai, à la différence d’autres pays. On peut par contre se demander si l’on verra autant de journalistes et d’influenceurs chinois comme sur les derniers salons.
Mais si la crainte ne vient pas forcément des exposants chinois, elle n’est pas pour autant complètement écartée de la part des autres exposants et surtout des visiteurs. Si la Suisse n’a déclaré aucun malade atteint du Coronavirus (ce qui semble surprenant, car la Suisse est particulièrement prisée par les touristes chinois), le cas de contamination dans la station des Contamines-Montjoie située à 1h de Genève, va peut-être jeter un froid.
Pas d’annulation ou de report
C’est en tout cas ce que la porte-parole du salon répondait à Sputnik il y a quelques jours (oui, la source n’est pas ce qu’il y a de plus fiable), mais il y a quelques jours la grande messe des télécoms de Barcelone n’avait pas encore annoncé non plus son annulation. Le salon avait pourtant mis en place plusieurs mesures sanitaires pour rassurer exposants et visiteurs, mais celles-ci ont été considérées comme insuffisantes pour rassurer tout le monde.
Alors quand on se penche sur la communication du Geneva International Motor Show sur la question, on constate que le salon semble faire complètement l’impasse sur le sujet, du moins de manière publique. Est-ce que c’est censé nous rassurer (Visiteurs, journalistes ou exposants), j’ai un doute ?
Je ne suis pas du genre à céder à la paranoïa, j’étais en Thaïlande et à Bangkok alors que des cas étaient déclarés dans la ville, je vous rassure, j’ai fini mes 14 jours de fausse quarantaine suite à mon retour dans nos contrées. Mais je suis à même de gérer ma prise de risque (et je considère qu’il y en a peu sur un événement comme le GIMS), il y a plus de probabilités d’y attraper une grippe locale ou une gastro qu’une forme de Coronavirus, cela dit il serait temps que le salon réagisse publiquement pour rassurer le plus grand nombre, même si le Palexpo prend en compte la menace, la communication est encore trop légère.
Si les allées du salon sont déjà vidées par des exposants faisant l’impasse (budgétaire), il ne faudrait pas que les visiteurs qui pleurent déjà l’absence de quelques constructeurs appréciés délaissent le rendez-vous parce qu’ils ont peur d’un virus qui n’y sera pas présent. Et il ne faudrait pas non plus que des annonces d’abandon de constructeurs en dernière minute viennent troubler la fête, faute d’avoir été suffisamment rassuré par l’organisateur du salon.
Les regards sont désormais tournés vers les équipes organisatrices du GIMS et son nouveau président, car il ne faudrait pas manquer le cru 2020, on a déjà perdu le salon de Francfort cette année, on ne veut pas perdre celui de Genève !