En France on a tendance à mettre sur un piédestal les marques allemandes, à supporter par chauvinisme nos marques françaises et à adorer détester les Italiennes. C’est vraiment en quelque sorte l’amour vache, pourtant on les aime les marques italiennes, elles ont toujours provoqué beaucoup d’émotions, surtout quand il est question de design automobile. Mais quand il s’agit de business, on est toujours prêt à enterrer encore vivantes des marques qui nous font pourtant rêver.
Oui je pense notamment à Alfa Roméo qui souffre de nombreuses moqueries en la matière, j’ai pourtant essayé, comme plusieurs de mes camarades des médias auto, il y a quelques jours les versions 2020 de Stelvio et de la Giulia, la mort prochaine n’est pas encore là, même si les ventes sont bien en dessous des attentes du groupe. Alors oui, en même temps, j’ai été une des premières à écrire un article sur le fait que Lancia avait vendu plus qu’Alfa au premier semestre 2019, mais j’y disais aussi que la marque a déjà su rebondir par le passé et elle pourrait encore probablement nous surprendre. N’oubliez pas que PSA n’était pas si éloigné d’une mort certaine il y a quelques années, avant qu’un certain Carlos Tavares ne vienne redresser l’entreprise avec un certain brio.
Du coup, les annonces d’un mariage PSA / FCA, que beaucoup considèrent comme une cruelle erreur stratégique pour le groupe PSA, me semble moi quelque chose de beaucoup plus censé (qu’un mariage avec Renault notamment) et loin d’être aussi fou si l’on se projette dans une logique industrielle et de marché (même s’il y aura beaucoup de travail pour exploiter tout ça correctement).
Mais revenons-en à mon titre d’article, aujourd’hui j’avais envie de mettre en lumière deux actualités en une, qui fleurent bon toutes les deux la dolce vita. Car si Ferrari n’a plus grand-chose à voir avec Maserati et vice-versa, les annonces de nouveautés sont les bienvenues pour redorer l’image de ces marques italiennes.
Nouvelle Ferrari Roma
On pourrait dire que Ferrari n’a pas besoin de cela pour profiter d’une aura positive auprès d’une clientèle fidèle, mais quand les rumeurs se font insistantes sur la sortie imminente d’un SUV pour faire du volume, comme les petits copains de Lamborghini ou Porsche, on ne peut que se réjouir quand on voit que la marque continue à lancer des nouveautés (à bon rythme) qui ne sont pas des SUV. Pour rappel, j’ai eu l’occasion de découvrir la F8 Spider en avant-première française lors de l’inauguration de la nouvelle concession de Mulhouse.
Forcément c’est à Rome que Ferrari a annoncé sa Roma, un coupé 2 places enfin 2+ pour reprendre l’appellation de Ferrari (en gros avec des places qui conviennent bien aux sacs et manteaux derrière les deux passagers). Elle est propulsée par le V8 3.9 L suralimenté que l’on connaît déjà dans la gamme et qui développe ici 620 ch pour un couple de 760 Nm.
Un design épuré qui marque les esprits, mais c’est aussi une drôle de ressemblance avec Aston Martin qui rend certains amateurs de voitures de luxe un peu taquins. Il faut dire que la ligne et le choix de la couleur de lancement n’aident pas à se défaire de cette impression d’inspiration un peu avancée sur la marque britannique.
Ce nouveau modèle qui intègre le catalogue dans la catégorie GT se veut être une réinterprétation de la Dolce Vita (comme dans les années 50/60) et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Une nouvelle Maserati intriguante …
Une fuite qui n’en est pas une, puisque ces images s’accompagnent d’un communiqué de presse officiel de la marque, mais qui pour autant soulève beaucoup de questions.
Alors que certains regrettaient déjà la fin des modèles GranTurismo et GranCabrio dont la production s’est arrêtée, voilà qu’apparaît sur nos écrans un drôle de mulet signé Maserati, comme s’il venait pour nous faire oublier le chagrin de ces derniers jours. Hasard du calendrier, ou pas, cette annonce semble vouloir faire un pied de nez à plusieurs rumeurs plutôt négatives autour de la marque.
On sait donc qu’il s’agit d’un mulet qui reprend d’ailleurs pas mal d’éléments de l’Alfa Romeo 4C à priori, ça tombe bien ces pièces traînaient déjà à l’usine de Modène. Ce n’est donc pas l’esthétique qui nous intéresse ici, mais un élément bien moins visible, puisqu’il s’agirait d’un nouveau moteur développé à 100% par Maserati. Ceci sûrement pour tordre le cou à ceux qui se demandaient ce que pourrait devenir la marque sans l’approvisionnement en moteur signé Ferrari. Électrification ou pas ? Très certainement, il doit s’agir une nouvelle motorisation hybride si l’on en croit les annonces de la marque de ces derniers mois.
Reste que le communiqué annonce bien que les tests remontés par les mulets serviront à définir les prototypes avec les moteurs et carrosseries plus aboutis. Espérons qu’il en ressortira une carrosserie dans l’esprit d’un coupé sportif plus qu’un modèle bien moins sexy à vocation utilitaire.
On va brûler un cierge en attendant mai 2020… Histoire de ne pas être tenté d’enterrer trop vite cette marque.