Pour aller challenger le tenant du titre en Europe, le Ford Ranger (et la gamme F de Ford dans le monde), le pick-up Mitsubishi L200 sort les muscles, et pas qu’un peu. Au programme de ce nouveau millésime, le L200 change de look, mais les évolutions sont également notables au niveau des performances, de l’équipement technologique et de l’intérieur, une vraie refonte de ce modèle pour accompagner cette 6ème génération que je vous invite à découvrir.
Solide comme un roc
C’est en tout cas ce que souhaite inspirer le nouveau design extérieur du Mitsubishi L200, et c’est plutôt réussi. Quand on met côte à côte les deux dernières versions le changement est flagrant. Il faut dire que le constructeur avoue de lui-même que la 5ème génération s’était éloignée de l’esprit initial du produit.
Le gabarit de la bête reste inchangé, avec 5.30m maximum de long dans sa version double cabine pour 1.81 m de large et un toit culminant à 1.77 m (que je ne peux voir forcément qu’en grimpant sur le marchepied). Si le L200 est imposant, c’est grâce au nouveau dessin de sa calandre, mais aussi par son capot rehaussé de 40 mm qui confirme cette impression de véhicule robuste.
L’arrière est également modifié avec des feux qui prennent quasiment toute la hauteur de la ridelle et qui assoient le style d’un pick-up bien campé sur ses essieux.
Malgré les évolutions de son design, les angles d’attaque (de 30°) et de sortie (22°) restent identiques, ce qui confère au L200 des capacités de franchissement intéressantes pour les professionnels (ou les particuliers qui aiment barouder en pick-up).
Prise en main du L200
A la différence de bien des SUV du marché, on peut dire qu’à bord de ce pick-up Mitsubishi on domine la route, car là c’est une réalité. Il m’a fallu d’ailleurs un moment pour prendre en main les dimensions de la bête, les premiers tours de roue aux abords de l’aéroport de Malaga dans la circulation urbaine m’ont fait me sentir un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, puis les appréhensions se sont rapidement estompées.
Il est vrai que quand on n’a pas l’habitude de conduire de pick-up il faut un peu de temps pour prendre ses marques, surtout quand il s’agit de changer de voie ou de manœuvrer, il y a toujours une appréhension sur la taille du L200 et de sa benne. Certaines aides à la conduite, comme la surveillance des angles morts ou les caméras 360°, désormais disponibles sur les finitions plus haut de gamme du L200 sont pourtant là pour me rassurer et m’assister dans les manœuvres.
Une fois lancé sur l’autoroute, la question ne se pose plus, le L200 se comporte comme n’importe quelle autre bestiole de ce gabarit. On constatera cependant que l’on n’a pas besoin de pousser les gens à se rabattre, ils ont tendance à le faire naturellement en voyant le L200 arriver dans leur rétroviseur.
Mais laissons l’autoroute de côté, c’est en off-road et sur des petites routes que l’on peut vraiment juger de l’agilité du L200. Même si nous n’avons pas vraiment poussé l’engin dans ses retranchements, notre promenade sur les chemins du parc naturel Montes de Malaga (avec l’autorisation des autorités compétentes) nous a déjà permis d’avoir un bon aperçu du confort et des performances de notre monture, nous avons en quelque sorte endossé le rôle de réparateur d’éoliennes. Le Hill Descent Control n’a d’ailleurs pas été inutile quand il a fallu redescendre du plateau sous la pluie sur un chemin rocailleux et défoncé.
Nous avons pu également pousser les tests un peu plus loin sur le terrain de l’hôtel qui nous accueillait, les croisements de ponts comme les pentes plus raides n’étaient pas d’une grande difficulté pour notre pick-up grâce à sa transmission intégrale. Le Super Select 4WD-II qui équipe notre L200 comprend aussi des vitesses courtes pour répondre à des besoins off-road plus poussés, couplé au sélecteur de terrain (terre, sable, boue, neige), vous aurez normalement toutes les clés en main pour vous sortir de situations plus délicates.
C’est sur les petites routes montagneuses que le L200 a finalement montré quelques limites, il faut dire que l’on est allé les chercher. Avec son gabarit et malgré un poids relativement contenu (de 1 950 à 2 035 kg), il a beau s’inscrire dans les courbes comme n’importe quel SUV, il ne faut pas oublier que son centre de gravité particulièrement haut ne le transformera pas en ballerine ou en sportive. Je reste plutôt agréablement surprise par son comportement routier dans l’ensemble. D’ailleurs malgré un châssis échelle rigide et la reprise des mêmes solutions de suspension que sur la génération précédente (mais améliorées sur cette nouvelle version), le L200 contient bien les mouvements de la benne, il a vraiment des qualités à faire connaître auprès de la clientèle professionnelle.
Sous le capot et dans l’habitacle du L200
Pour s’adapter aux nouvelles normes européennes, l’offre de motorisation du L200 a été revue (à la baisse). On trouve sous le capot de cette 6ème génération un moteur 2.2 L Diesel de 150 ch et 400 Nm de couple. Moins puissant mais plus coupleux que la motorisation précédente de 154 ch, ce nouveau moteur downsizé offre un meilleur rendement et des consommations plus basses. Hélas pour les pick-up (double-cabine) désormais taxés comme les autres véhicules, vous ne couperez pas au malus maximum, ni à la TVS.
Une seule motorisation pour le moment mais deux boîtes de vitesses disponibles, une boîte manuelle 6 rapports et une nouvelle boîte automatique à 6 rapports également. Pour avoir testé les deux, je garde une petite préférence pour la boîte manuelle, même si elle n’est pas parfaite, c’est avec cette version que j’ai un peu malmené le L200 sur les petites routes, je pouvais ainsi gérer les reprises comme bon me semblait, cependant la boîte automatique offre d’autres avantages, mais quelques latences au moment des reprises me chagrinent un peu (comme souvent sur des moteurs peu puissants).
A bord, on est bien installé, l’intérieur du L200 est fonctionnel mais pas dépassé. Je dois vous avouer qu’étant mon premier essai de la marque Mitsubishi, je n’ai pas beaucoup d’éléments de comparaison avec les générations précédentes ou les autres modèles, mais je trouve que l’ensemble correspond au positionnement du produit. Les sièges sont confortables, on retrouve un écran 7″ sur lequel on peut connecter son smartphone pour avoir accès aux différentes fonctions du type GPS, certains plastiques sont moussés, il y a plus de rangements, certes cela n’a rien à voir avec les modèles chics de certains constructeurs allemands, mais on ne joue pas dans la même gamme tarifaire non plus. Il boxe en effet plus dans la catégorie du Ford Ranger qui est un sacré concurrent.
En bref
Si la fiscalité modifiée cette année rend moins attractif ce genre de véhicules pour les professionnels, il n’en reste pas moins une proposition très intéressante, notamment pour ceux qui doivent sortir des routes pour un peu de off-road et qui ont besoin de stocker des choses dans une benne.
Par contre si vous voulez profiter d’un véhicule tout équipé avec boîte automatique et toutes les nouvelles aides à la conduite, vous ne pourrez l’avoir qu’en optant pour la version double cab dans sa finition Instyle, soit un véhicule débutant à partir de 42 290 €. La boîte automatique n’est pas disponible sur les versions simple cab, et la liste des équipements diffère entre simple et double cabine, un point négatif pour moi. L’entrée de gamme du L200 débute à 30 790 € pour un modèle simple cab « invite » en boîte manuelle.
Cette nouvelle génération de L200 s’appuie sur 40 ans d’expertise en la matière, et après quelques errements sur la 5ème génération, cette 6ème génération revient en force avec beaucoup d’arguments à faire valoir : un design beaucoup plus musclé qui lui sied bien, des capacités de franchissement améliorées, des aides à la conduite supplémentaires, un confort en hausse.
Croyez-le (ou non) mais je me suis bien amusée à découvrir ce pick-up de Mitsubishi, je commence à comprendre l’attrait de ces modèles sur certaines personnes (en dehors de l’aspect fiscal de la chose dont certains ont pu profiter par le passé). Maintenant il aurait été intéressant d’avoir une offre de motorisation plus large (comme certainement ailleurs dans le monde), avec par exemple une motorisation hybride comme la marque sait si bien la faire (dans son Outlander PHEV), mais pour débuter ce renouvellement 2020, le 150 ch diesel devrait satisfaire les besoins des pros.
L'avis parfaitement subjectif de Miss280ch // Mitsubishi L200
Overall
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Look Global - 6/10
6/10
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Motorisation - 5/10
5/10
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Confort & Equipements - 6/10
6/10
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Rapport Qualité / Prix - 7/10
7/10
La testeuse en dit :
Avec cette nouvelle génération du pick-up Mitsubishi L200, le constructeur japonais peut de nouveau rentrer en compétition avec ses concurrents sur ce marché de niche.Un nouveau look massif qui lui donne beaucoup de caractère, un confort en hausse, une motorisation dans les clous pour WLTP (même si c’est ce qui peut encore pécher), des équipements d’aides à la conduite intéressantes disponibles sur les finitions hautes.
A l’aise sur la route, il se débrouille aussi bien en off-road et c’est ce qu’on lui demande pour répondre aux besoins de certains professionnels.