Forcément quand on pense à la Mustang, on l’imagine avec son V8 à l’américaine. Pour autant dès sa commercialisation en Europe en 2015, la Ford Mustang offrait une alternative au V8 nommée Ecoboost. Un moteur plus raisonnable, mais pas dénué de sens au niveau des performances, qui a pourtant eu du mal à séduire la clientèle de la Muscle Car. Mais si cette motorisation quitte le catalogue d’ici quelques semaines, c’est pour une autre raison.
« Malus m’a tuerrrrrrrr »
Quand on s’apprête à acheter un véhicule équipé d’un V8, on sait pertinemment que l’on n’y coupera pas. Oui ! Le Malus à 10 500 € est un incontournable des belles et grosses motorisations. On y est donc préparé psychologiquement, même si le passage à la caisse pour s’acquitter du montant du malus reste un moment désagréable.
Le problème, c’est que le 4 cylindres de 290 ch du moteur Ecoboost n’est pas vraiment à la page sur la question des émissions de CO2. Avec 199 g/km avec la boîte manuelle et de 205 g/km avec la boîte automatique 10 rapports pour la version Fastback, la motorisation Ecoboost subit depuis quelques années le même malus que le V8 5.0 L de 450 ch.
Du coup, tant qu’à avoir une fiscalité assez lourde sur sa voiture plaisir, autant se faire plaisir à fond. Les clients optaient alors à 90% pour la motorisation V8. Il faut dire que la différence de prix de moins de 10 000€ entre l’Ecoboost et le V8 favorisait aussi la montée en gamme vers le moteur le plus noble.
Un moteur Ecoboost que l’on retrouve ailleurs dans la gamme
Si le moteur 2.3 l Ecoboost n’a pas su convaincre la clientèle de Mustang face à un V8 qui fait rêver et redonne le sourire (relire mon essai « Essai de la Ford Mustang GT : la machine à redonner le sourire« ), il trouve un peu plus sa place sur d’autres modèles de la gamme.
On le retrouve notamment dans la Focus ST de 280 ch, et cela lui va apparemment comme un gant. Car si ce 4 cylindres peine à rivaliser avec l’aura du V8 sous le long capot de la Mustang, son rendement et ses performances sont pourtant au rendez-vous.
J’avais pour ma part eu l’occasion de tester la première version de l’Ecoboost en 2016 dans la mustang alors qu’il faisait encore 317 ch, et donc avant de baisser à 290 ch (tout en gagnant en couple, ce qui n’est pas neutre), et je peux vous dire que ce moteur était loin d’être ridicule. Bien sûr il lui manquait cette sonorité si particulière. Au démarrage, on a un léger feulement, et il faut enclencher le mode sport et un peu taper dedans pour qu’il se dégage de la Mustang un son qui commence à donner le sourire. Mais si le moteur se faisait discret, il donnait à la mustang une agilité que l’on ne trouve pas avec le V8, et surtout pas cette réactivité à bas régime.
La version Ecoboost mal-aimée de la Mustang rendait pourtant cette grosse bestiole beaucoup plus punchy qu’elle ne l’est avec 450 ch, un peu nourrie au burger américain. En plus côté consommation l’Ecoboost peut se montrer raisonnable (entre 8 et 10 litres) et donc même utilisable au quotidien, ce qui est plus difficile avec les 450 ch du V8. La jauge à essence n’est clairement pas aussi inquiétante sur le moteur 4 cylindres, alors que le dernier quart sur le V8 enclenche lui le symbole de la réserve, ça donne le ton.
En fait c’était deux philosophies différentes, mais du coup globalement l’une des deux a été incomprise et le système de taxation a fini par achever la bête déjà à terre. Relisez mon essai de la version V8, je vous parle de mon dilemme entre les deux motorisations.
Bref, la question ne posera plus car à partir du mois de septembre, la Mustang Ecoboost ne sera plus produite pour la France (mais vous la trouverez toujours chez nos voisins). Il en reste encore quelques-unes en stock, si cela vous intéresse (pour les 10% d’acheteurs de cette version), dépêchez-vous.
Enfin, je suis assez curieuse de voir ce que Ford va réserver à la Mustang côté électrification. On sait déjà qu’un SUV 100% électrique inspiré de la Mustang doit voir le jour (c’est terrible d’écrire ces quelques mots), j’en parlais lors de l’annonce de la nouvelle Ford Puma qui m’avait brisé le coeur (bon ok depuis on a vu la bestiole, et ça va…). Reste que si l’on en croit le planning de la marque, tous les modèles vont passer par l’électrification (même le pickup F150) que ce soit via des motorisations hybrides (mHEV, HEV ou PHEV) ou des modèles 100% électrique. Du coup la question que je me pose, c’est : « qu’est-ce qui va guetter la Mustang ? ». Si rien ne remplacera le plaisir d’un V8 qui glougloute, une version hybride pourrait être intéressante pour ceux qui l’utilisent au quotidien. Comme j’aime à le dire : « Affaire à suivre » !
Mise à jour en 2021 : le Malus écologique est en train également de tuer la Mustang GT et son V8, passé de 20 000 € de malus à plus de 30 000 €, il n’y a bien que quelques fous et quelques passionnés pour encore céder à cet achat en neuf avec cette taxation aberrante. Depuis, Ford a lancé sur le marché européen son fameux Mustang Mach-e, son SUV 100 % inspiré de la Mustang. Une proposition qui fait toujours grincer des dents pour son appellation, mais dont le produit final est quand même assez abouti.
Mustang Mach-e est disponible en plusieurs versions en fonction de sa taille de batterie (76 ou 99 kWh) et son mode de propulsion : de 269 à 294 ch en propulsion, et de 269 à 351 ch en version 4 roues motrices. Une version GT est également en approche. Continental collabore avec Ford sur la Mustang Mach-E pour proposer les pneumatiques de son véhicule électrique, avec des pneus Continental Premium Contact 6 en 18 pouces. Un modèle 100 % électrique qui offre du confort, sans oublier d’y apporter du plaisir de conduire, c’est quand même cela que l’on demande à un modèle estampiller Mustang.
Salut Raphaëlle, merci pour cet article… La Mustang me fait toujours autant rêver, moi l’amateur d’italiennes. Mais l’âge avançant (on a a peu près le même), je me pose de plus en plus la question : franchement pourquoi un V8 de 5.0L existe encore ? Oui j’entends l’argument plaisir du son, couple faramineux, l’historique du modèle… mais la Mustang à l’origine, c’était un coupé, beau, pas si cher pour donner du plaisir à un grand nombre de personnes. Maintenant, on est dans la surenchère : ce n’est tellement plus pertinent.
Je rêve d’une belle Mustang, légère, avec un 4 cylindres performant de « seulement » 200ch, qui donnerait du plaisir en ouvrant son garage le matin, et qui laisse encore largement de quoi se faire plaisir (et annexement se mettre au tas…) en égoïste (moi j’aime la bagnole pour moi, pas pour frimer devant la plèbe du trottoir). On veut du son ? Même avec une voiture 100% électrique, on peut mettre un générateur de son dans l’habitacle. Oui osons une technologie (qui existe déjà depuis longtemps) ludique, intelligente et écologique. Light is right parait-il.
En résumé, je crois que je rêve d’une GT86 avec une carrosserie de Mustang ! On lance un appel ?