J’avais envie d’essayer cette Alfa Romeo Giulia depuis un bon moment, il faut dire que c’est une proposition séduisante en matière d’esthétique, mais je me demandais quelles sensations elle pouvait procurer une fois à son volant. C’est donc à bord de la version essence Veloce de 280 ch que j’ai pu faire mon premier essai de la Giulia, hélas assez bref et perturbé par une météo peu clémente (on le voit d’ailleurs sur les photos).
J’avais prévu d’emprunter la Giulia Veloce pendant un passage de 3 jours en Ile de France avec un programme de roulage assez chargé, mais c’était sans compter sur des pluies diluviennes (ayant provoqué quelques inondations) et des grèves de la SNCF, mon joli planning de vadrouille a été amputé de pas mal de kilomètres, mais rassurez-vous j’ai quand même pu tester suffisamment l’auto pour vous faire un retour sur celle-ci.
Ma che bella !
Attardons nous d’abord sur les lignes de cette Alfa Romeo Giulia avant de parler de son moteur et comportement routier. Le segment des berlines n’est clairement pas le plus porteur, produire ce type de carrosserie est presque un pari osé quand on n’est pas un groupe allemand (à hélice), mais Alfa n’aurait pas pu nous priver de cette pépite pour nous laisser qu’avec le Stelvio (assez réussi en son genre aussi). Alors oui certains seront insensibles à son charme, la trouvant peut-être même trop germanique vu de profil, mais pour moi elle a quand même de quoi séduire, et le regard des passants aurait tendance à me le confirmer.
En fait pour moi chaque face de ce véhicule provoque des émotions différentes. La face avant est assez fine et rappel avec élégance l’appartenance à la marque, aucun doute la dessus, impossible de la confondre avec un autre modèle de la même catégorie. Le profil est statutaire, mais n’a finalement rien qui la démarque franchement d’autres modèles, si ce n’est par ses belles jantes typiques Alfa (en option).
Pour moi, la voiture reprend du caractère à partir du moment où l’on peut la découvrir de 3/4 arrière, où la poupe exprime son caractère et sa sportivité discrète notamment avec cette double sortie d’échappement.
Dans l’ensemble c’est quand même une jolie réussite ce design, finalement moins agressif que la Peugeot 508 qui vient de se relancer sur le créneau, mais plus sensuel. Et puis il y a toujours un je-ne-sais-quoi avec la marque Alfa Romeo qui ne s’explique pas toujours (et sans parler des alfistes purs et durs). Alors que je croisais d’anciens collègues, je leur disais que j’essayais une voiture pendant 3 jours sur la région en montrant la clé de l’Alfa, et au moment d’associer la clé au nom « Giulia », je vois leur regard s’illuminer. J’aurais fait la même chose avec une clé de BMW série 3, cela n’aurait probablement suscité aucune émotion particulière… mais la Giulia provoque quelque chose, et c’est aussi ça que l’on recherche quand on choisit un modèle un peu moins « mainstream ».
A l’intérieur de la Giulia Veloce
Mon modèle d’essai s’affichait avec un intérieur en cuir rouge, pas forcément très discret, mais très visuel (surtout pour les photos) pour mettre en valeur l’intérieur de la berline. Si tout n’est pas parfait, on est quand même bien installé à bord de la Giulia, mais vous le savez on aime bien chipoter parfois.
J’ai bien aimé les sièges en cuir, à la fois confortable et offrant surtout un bon maintien, même si la Giulia Veloce n’est pas vraiment une sportive (cette finition l’est) c’est quand même agréable, et le rappel du logo Alfa Romeo sur l’appui tête est une petite finition qui n’est pas sans rappeler des marques plus haut de gamme.
A l’arrière par contre on sera un peu plus confiné, la qualité des assises est là, mais l’espace aux jambes sera un peu moins agréable pour des adultes par rapport à d’autres modèles de la catégorie. Le coffre quant à lui offre 480 litres de contenance, tout en profondeur, suffisant dans bien des usages.
Si vous cherchez le bouton Start & Stop, il se trouve sur le volant 3 branches (cela devient une mission des fois de retrouver le bouton de démarrage, certains constructeurs étant assez créatifs en la matière). Sinon pour le reste ce volant offre une bonne prise en main avec les commandes que je trouve utiles (audio et surtout réglage du régulateur de vitesse).
Si l’option palette et leur position va plaire au plus grand nombre, moi je trouve un petit défaut à ces grandes palettes fixées sur la colonne de direction. C’est que les commodos n’étant pas très long, je ne les manipule que du bout des doigts (avec mes petites mains féminines), et à la différence de certains j’actionne mes clignotants (plus souvent que je n’utilise les palettes). Donc ces palettes sont biens car très facile à actionner, mais au détriment des commandes de feux ou d’essuie-glace pour moi.
Côté planche de bord, on notera une assez belle intégration de l’écran, mais celui-ci commence à sembler petit par rapport à ce que l’on commence à trouver chez les concurrents. Je ne suis pas non plus spécialement convaincue par le GPS implanté, mais le reste de l’infotainment reste correct pour cette gamme de prix. Il me manquerait quelques heures de test pour vraiment avoir en main ce système et en tester toutes les fonctionnalités.
Au niveau de la boite de vitesses et des commandes de l’infotainment, je n’étais pas trop dépaysée de mes BMW, il y a comme un air de ressemblance avec la molette de l’idrive.
Et sur la route…
C’est surement ce qui vous intéresse le plus à propos de cette Giulia Veloce, je l’ai donc testé avec son moteur essence 2.0 turbocompressé de 280 ch, en sachant qu’elle existe aussi avec un moteur diesel de 210 ch. C’est en tout cas une jolie surprise et découverte pour moi, et puis 280 ch ça colle bien au nom du blog 😉
Dans cette configuration la Giulia c’est globalement : un bon châssis, une bonne boîte auto 8 rapports et un moteur coupleux (400 Nm), voilà pour les grandes lignes. Si la Veloce est équipée de la transmission intégrale Q4 AWD, elle offre un ressenti plus proche de la propulsion sauf si les conditions de route nécessitent une meilleure répartition du couple. Vu la météo et les routes bien grassouillettes que j’ai eu, je dois dire que j’ai pu apprécier le bon équilibre de l’auto, aucune mauvaise surprise à son bord.
C’était vraiment un plaisir d’emprunter les petites routes pour tester l’agilité de la Giulia, en enclenchant le mode « d » pour dynamique, la direction devient plus précise et l’accelerateur a plus de répondant, ce qui permet d’apprécier les qualités de l’auto. Le train avant et le châssis sont vraiment surprenants pour une berline de ce type. Pour le reste des trajets, on reste sur le « n » (natural) qui vous apportera le confort nécessaire à ce genre de routière.
Si les accélérations sont franches et les reprises assez bonnes, il y a une petite frustration quand on constate que la zone rouge débute à 5500 tours/min (on pourrait même se demander si on n’a pas pris le diesel par mégarde). Mais finalement la boite de vitesse bien étagée compense assez bien ce petit défaut. Il manquerait aussi un petit quelque chose côté sonorité, mais c’est hélas le point noir de beaucoup de motorisations en 4 cylindres, là dessus on manque un peu de charme, même si un petit râle discret accompagne quelques montées en régime.
La Giulia Veloce offre donc un bon agrément de conduite, presque rien à redire dessus, je l’aurais d’ailleurs volontiers gardée un peu plus longtemps. Maintenant il y a un point de détail qui m’a un poil refroidie (et qui mériterait test plus approfondi), si en essai on a souvent le pied (un peu) lourd, la consommation mixte annoncée par Alfa Romeo pour cette motorisation est de 6.4 l/100km … sauf que j’étais régulièrement plutôt autour du double … (bon mon terrain de jeu est propice à pousser la conso à la hausse). Le poids ne semble pas être en cause (1530 kg), mais est-ce que ce moteur turbo ne serait pas un peu gourmand ?
En bref
L’Alfa Romeo Giulia (et plus spécifiquement la Veloce) offre une jolie alternative aux grands classiques allemands que sont les BMW serie 3, Mercedes Classe C ou Audi A4, mais il faut juste oser le choix de la « macchina italiana ». Côté tarif, la Veloce essence 280 ch débute à partir de 55 590 € (52 790€ pour la motorisation diesel), à ce prix là vous avez une voiture séduisante aussi bien par ses lignes extérieures et intérieures que par sa motorisation.
Un choix un peu différent mais pas dénué d’intérêt, que l’on soit passionné par la marque ou juste sous le charme de ce modèle. Je regrette d’ailleurs de ne pas croiser plus de Giulia sur nos routes (même dans d’autres finitions et motorisations), on dirait que le réseau a du mal à concurrencer certaines marques bien établies dans notre paysage automobile.
Je suis tellement contente de retrouver une génération de berlines qui provoquent un peu d’émoi quand on les croise, que je donne des petits coeurs à beaucoup de modèles que j’essaye dans cette catégorie 🙂 … mais n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette Giulia en commentaire !
Et si vous êtes fan d’Alfa Romeo, n’hésitez pas à voir ou revoir mon article sur ma visite du Musée Historique Alfa Romeo d’Arese
Merci Raphaelle pour cet essai.
C’est toujours bien écrit et agréable à lire.
L’aspect féminin est intéressant, notamment pour les commandes derrière les palettes.
Deux voies d’amélioration :
– le GPS implanté (où ? ) ;
– en mode “d” pour dynamique, le freinage a plus de répondant, là j’ai des doutes…
Cordialement.
Merci …
alors pour les deux points … pour le GPS je ne sais pas quoi dire
par contre pour la fonction dynamique, c’est vrai qu’en reprenant les informations du site alfa j’ai trouvé ça étrange, je viens d’éditer par qqchose qui me semble plus logique face à mon essai …
Le premier point face à cette Giulia en blanche, quelle que soit la finition : elle est superbe.
Pour le reste, elle n’a effectivement rien à envier aux autres premiums, si ce n’est l’image que se traîne encore la marque. Dommage pour une berline avec un si joli coup de crayon et des motorisations assez sympa, même si les puristes regrettent surement l’absence d’un V6 « abordable ».
Pour répondre à Domdom : OUI, le freinage a carrément plus de répondant en mode dynamique!
Il est même, bluffant… Mordant, et sécurisant à souhait!
Tu peux dès lors pousser le plaisir de ta puissance au maximum, et le stopper, pile au moment opportun!
Soit, la limite que t’impose les autres, le véhicule qui te précède quoi… (On le sait bien, l’enfer : c’est les autres)
Bref… Tu es là, tu chilles, au volant de ton gamos, mais malencontreusement, une twingo 2 conduite coupe ta route, elle est conduite par un sénior au volant de sa twingo (Oops)… 🙁
Mais! Tu as quand même largement le temps de t’arrêter et d’éviter le drame!
Ainsi soit-il…
Paix sur les bagnolards de haut niveau! :oui:
J’ai une Giulia sport avec ce moteur en 200ch et propulsion, pour le reste c’est le même kit carrosserie et à peu de choses près le même équipement. Ma meilleure voiture a ce jour. Même sans le q4 sous la pluie, c’est une arme
Et effectivement, sa consommation est bien son seul défaut, mais tellement compensée par le plaisir qu’elle offre