On n’attendait pas forcément le constructeur généraliste coréen sur le créneau de la grande berline, mais avec cette Stinger il a su frapper un grand coup. Même si le modèle est bien trop méconnu du public, j’ai pu remarquer l’espace de cet essai de 24h que la voiture attirait l’attention des passants avec un mélange d’admiration et de questionnement. A son lancement j’ai été séduite par ses lignes et son audace, cela faisait partie des voitures que j’avais vraiment envie de tester, même si je pensais plutôt le faire sur le modèle équipé du V6 essence de 370ch, mais quand l’opportunité de faire cet essai avec la version diesel s’est présenté à moi, j’ai quand même dit banco et je ne regrette pas !
Encore une alternative aux allemandes
Un peu comme l’Alfa Romeo Giulia que j’ai testé récemment (mais qui a un gabarit plus compact), la Kia Stinger fait office d’OVNI sur un segment trusté par les modèles allemands aussi bien Audi, BMW que Mercedes. Personnellement je trouve que cela fait du bien d’avoir un peu de sang neuf qui vient proposer des alternatives aux grands classiques. Il est bien frustrant par contre que ce modèle reste aussi confidentiel sur le marché français. Il faut dire que la marque n’investit pas trop en communication sur ce véhicule qui cible un marché de niche par rapport au Sportage, Rio ou Picanto, dommage, car il est une belle vitrine d’un savoir-faire relativement méconnu.
Si la comparaison avec les modèles de nos cousins d’outre-rhin n’est souvent pas en faveur des « outsiders » sur le créneau, il n’en reste pas moins que cette Kia Stinger a un design intéressant, qu’elle offre un très bon comportement routier et une belle palette d’équipements. Elle n’a clairement pas à rougir sur certains points face à celles que l’on donne un peu trop facilement gagnantes dans les comparatifs automobiles.
Un look !
Que l’on aime ou pas le dessin de l’auto, il y a quand même quelque chose qui se dégage de cette Kia Stinger, comme c’était déjà le cas quand on découvrait le concept Kia GT (il y a quelques années déjà). Si vous n’avez pas remarqué une grosse évolution du style chez ce constructeur, il est temps de vous pencher dessus sérieusement. C’est ce côté assez audacieux que je voulais souligner aujourd’hui, et même si certains points de détails peuvent faire débat, l’ensemble est assez harmonieux.
Quand je parle de petites choses moins réussies, je pense notamment à cette extension des feux arrière sur le côté de la voiture. Cela ne sert globalement à rien, si ce n’est à souligner la largueur des ailes arrières (jolies hanches non ?), et maintenant que j’ai attiré votre attention sur ce détail vous ne verrez plus que ça.
Par contre j’aime beaucoup le museau de cette voiture, outre sa calandre « tiger nose » commune à la gamme, c’est ce long capot avec ses ouïes, mais aussi les prises d’air sur la face avant et sur les flancs qui donnent un caractère sportif à cette routière.
Ensuite la ligne façon Fastback allège l’allure de la bestiole, il faut dire que la voiture fait quand même 4.83 m de long. Maintenant comme toujours ces courbes plongeantes impacteront la taille du coffre, même si avec 406 litres il y a déjà largement de quoi faire. Autre conséquence des lignes fuyantes, la hauteur pour les places passager est quand même plus limitée, même si on ne se sentira pas confiné à l’arrière notamment grâce à pas mal d’espace aux jambes.
L’arrière quant à lui est plutôt réussi mais sans grande surprise, et encore mieux quand il intègre les 4 sorties d’échappement qui accompagnent la version V6 essence de 370ch.
De bons résultats sur la route
Je n’ai eu la voiture que pendant 24h, mais je l’ai quand même testé sur près de 350 km, entre les cols vosgiens (pour chercher un peu de fraîcheur pendant ces journées de canicule), la route des vins d’Alsace, et même poussée en nocturne jusqu’à l’autoroute allemande sur une portion illimitée (pour la science bien-sûr… ah ah).
Si vous pensez que la Kia Stinger a tout misé sur le look pour faire oublier de piètres performances à son volant, je vous arrête de suite car vous faites fausse route. Cette voiture a toutes les qualités dynamiques que l’on peut chercher pour une routière, forcément ce n’est pas en ville où elle sera le plus à son aise, vu son gabarit important, mais elle peut aligner les kilomètres sans problème.
J’ai été agréablement surprise par son châssis et je me suis vraiment bien amusée sur les routes souvent exigeantes des Vosges, même si les portions les plus étroites m’ont parfois donné quelques coups de chaud, parce que forcément on a entre les mains ce que j’appelle « un beau bébé ». La voiture ne laisse pas place à l’approximation, son comportement est bon et pas traître, on en oublierait presque son poids supérieur à 1.8 tonne pour notre modèle (et plus de 1.9t pour le V6). Bon amortissement même si le comportement de l’auto est assez (trop) ferme.
Kia produisant son acier, on a forcément une voiture dont le poids n’est clairement pas le point fort, mais le couple de 440 Nm a tendance à nous faire oublier cette donnée, c’est sûrement plus au freinage que cela pourrait nous revenir en tête. Les 200ch de ce bloc diesel sont suffisants pour emmener l’ensemble, tant que l’on n’a pas de velléité à la prendre pour plus sportive qu’elle ne l’est. Si vous souhaitez un modèle qui dépote plus, il faut alors s’orienter vers le 3.3 V6 bi-turbo de 370 ch.
Il y a deux choses quand même à savoir concernant cette version, le moteur diesel n’est pas ce qui se fait de plus discret en la matière surtout pour ce segment. La boîte 8 rapports est plus à l’aise sur la conduite normale, mais dès que l’on veut adopter une conduite plus sportive, il y a quelques petites lacunes. D’ailleurs pour avoir testé les différents modes de l’auto, j’ai carrément abandonné le mode « sport + » qui est assez désagréable dans cette configuration (peut-être que cela a plus de sens sur la version essence), pour le reste j’étais surtout en mode confort et sport (pour les cols).
Et pour les curieux, la Vmax de la Kia Stinger 2.2 CRDI est à 230 km/h, testée et approuvée sur l’autoroute allemande, il faut quand même un moment pour atteindre ces hautes vitesses, là on sent bien que le poids de l’auto a un impact… mais ça c’est vraiment pour l’anecdote, et puis le confort acoustique et de suspension rend les trajets à très haute vitesse (au-delà de 200) pas forcément les plus agréables.
Pour la consommation, j’ai un peu monté la moyenne établie par mon prédécesseur au-delà des 7.2 l/100, mais vous vous doutez bien que mon parcours n’était pas vraiment voué à faire des économies de carburant, j’ai mangé la moitié du réservoir (60 litres) on va donc dire qu’en circulation raisonnable j’étais autour des 6 litres et pour le reste plutôt entre 8 et 10 litres au 100km.
Intérieur et équipements de la Stinger
Inutile de chercher une liste d’options sous forme d’annuaire téléphonique indigeste, Kia a opté pour la solution d’intégrer de série un maximum d’équipements de confort et de sécurité dès la première finition de la Stinger, et je peux vous dire qu’en général ça simplifie le processus d’achat (neuf comme occasion).
Ainsi sur la GT Line (entrée de gamme) on trouve déjà l’affichage tête haute et le régulateur de vitesse adaptatif ainsi que la sellerie cuir. En optant pour la version GT Line pack premium de notre version diesel, on ajoute à l’ensemble le toit ouvrant, les projecteurs avant full-led adaptatifs, le freinage d’urgence avec détection de piéton et le système de navigation de 8″.
Bon par contre le système d’info-divertissement 8″ tactile n’est pas le plus dingue de la catégorie, il fait le job mais n’est pas toujours intuitif et souffre de quelques moments d’absence notamment pour le GPS. Par contre il y a quelques fonctionnalités dont est équipée la voiture que l’on retrouve avec grand plaisir incluse dans les packages d’équipements. Je pense notamment à tout ce qui est vision panoramique autour de la voiture, toujours plus pratique pour les manœuvres (sans risquer d’abîmer une jante par exemple).
Pour une fois je trouvais une position de conduite qui me permettait de profiter de l’affichage tête haute (toujours pratique). On ne rigole pas mais il m’est arrivé plus d’une fois de ne pas réussir à profiter de cette option sur des véhicules d’essai. Et comme je le disais déjà pendant l’essai de la Giulia, j’aime quand les commandes du régulateur de vitesse se trouve sur le volant, j’ai donc pu l’utiliser plusieurs fois sans trop ramer à prendre le coup de main pour l’activer et le régler.
Maintenant tout n’est pas non plus parfait dans la Kia Stinger, et si l’intérieur est globalement bien fait et esthétique, il a fallu faire quelques économies pour proposer cette voiture autour des 50 000€ (et même moins en entrée de gamme). On retrouve ainsi des finitions un peu moins subtiles que chez les allemands puisque c’est l’élément de comparaison le plus aisé, même si visuellement le client n’est pas lésé. Maintenant pour moi le principal étant les assises et je dois dire que l’on n’est pas mal installé (sans pour autant avoir un super maintien latéral) surtout avec l’option siège chauffant et ventilé.
Il y a par contre un petit détail qui m’a un peu interpellé dans ma version d’essai qui est déjà passé dans les mains de pas mal de journalistes avec ses 15 000km au compteur, j’ai vite remarqué en coupant la radio que certains plastiques grincent, alors est-ce lié à mon modèle d’essai, c’est possible aussi. Oui des fois on cherche la petite bête, mais là ça m’a sauté aux oreilles en coupant la musique, sachant que le système audio est plutôt agréable, vous aurez vite fait de le remettre.
En bref
Vous l’aurez compris je suis assez enthousiaste autour de ce modèle de Kia, je ne savais pas trop si la Stinger arriverait à tenir la comparaison, mais sans conteste elle s’en sort bien sur mon terrain de jeu habituel. Elle n’est pas parfaite bien entendu, mais elle m’a permis de découvrir que Kia avait un vrai savoir-faire au niveau des châssis et même des moteurs qui tiennent la route.
Si on ajoute à ça un positionnement tarifaire pas complètement déconnant pour le nombre d’équipements intégrés à l’auto et les 7 ans de garantie, je regrette d’autant plus que cette voiture ne soit pas plus connue ! A découvrir !
Une dernière chose que j’aime avec cette voiture, la clé est belle et pratique, c’est autre chose que la plupart des bouts de plastiques que l’on a chez d’autres constructeurs. Non ?
Sympa extérieurement, plus belle que la 508 à mon goût avec ses ouïes sur le capot et devant, ses phares aussi. L’arrière est plutôt simple sans fioritures.
L’habitacle de ce coloris est très joli, la console centrale fait très épurée, ce n’est pas plus mal.
A part ça, si j’avais à choisir, je prendrais la version V6.
Sinon, comme d’habitude, toujours agréable à lire, bonne rentrée.
William
Elle est encore plus grande que la 508 et elle fait globalement plus dynamique et sportive à mon avis.
Si j’en ai l’opportunité j’aimerais bien tester également le v6 bi-turbo de 370ch, ça doit être plus fun à conduire (moins pour le porte monnaie par contre).
et Merci pour le commentaire 🙂