Après l’Alpine un an plus tôt, la Peugeot 508 était surement la découverte française la plus attendue du salon de Genève 2018. L’activité sur le stand Peugeot durant les 2 journées presse était d’ailleurs un très bon indicateur de l’intérêt porté à cette nouveauté par la presse internationale. Et avec cette réalisation, pour ma part je lâchais de bon coeur un « enfin autre chose qu’un SUV ! », oui enfin un retour en grâce de belles berlines (autres que les allemandes) avec un design pas aussi passe-partout que les dernières générations. D’ailleurs je note que certains constructeurs reviennent eux aussi sur nos marchés avec autre chose que du SUV/crossover & co, et je m’en réjouis d’avance, mais revenons donc sur le sujet du jour, la 508 !
La Peugeot 508 fait tourner les têtes
Au sens propre en tout cas, cela faisait un bon moment que je n’avais pas fait l’essai d’une voiture qui attirait autant l’attention des passants et des autres conducteurs. En rouge (ultimate), en blanc (nacre) ou en bleu (celebes), peu importe la couleur, beaucoup d’automobilistes ralentissaient à notre approche et tournaient la tête pour observer la voiture sous toutes ses faces (certains en étaient un peu trop déconcentrés, je pensais alors tout haut « euh … la route c’est devant quand même »). Est-ce pour le design, l’effet nouveauté ou les deux ? Difficile à dire précisément, mais le constat avec mon binôme du jour est là.
Même si certains éléments stylistiques un peu audacieux ne sont pas du goût de tout le monde (notamment cette signature lumineuse de la face avant), l’ensemble est joliment travaillé et globalement raffiné. Sur les photos et pendant le salon de Genève, je n’étais pas forcément très enthousiaste, comme beaucoup, sur ces deux dents de lion (ou de vampire, ou autre…), mais finalement dans l’environnement de la circulation du quotidien on s’y fait et on oublie. Ces bandes lumineuses ont même un avantage, on repère vite et de loin les copines 508 qui circulent autour de nous, et dans un marché de plus en plus aseptisé, où beaucoup de modèles se ressemblent, c’est un plus non négligeable.
La 508 mélange un peu les genres avec des éléments pouvant rappeler à la fois les coupés (notamment les vitres sans montant), le côté fastback avec cette silhouette arrière et les berlines plus statutaires avec de belles hanches bien taillées. On pourrait croire qu’elle cherche un peu son identité, mais en fait elle a surtout trouvé un compromis assez malin qui redonne un peu de peps dans cette catégorie de voitures.
J’aime cette vue de 3/4 arrière, j’y trouve un mouvement assez intéressant dans les lignes qui partent du toit (et de son léger double bossage) jusqu’à l’extrémité du hayon dont le coup de crayon fait penser à la présence d’un becquet, et enfin cette chute de rein plutôt musclée. Autre point assez sympa visuellement parlant c’est les optiques arrière et leur intégration, mais vous comprendrez cela quand vous verrez rouler les 508.
Et si on fait abstraction quelques minutes de la signature lumineuse avant qui peut être un point de discorde, le petit truc en plus que j’aime beaucoup c’est le sigle 508 sur le nez du capot. Petit rappel discret au passé de la marque (et de sa 504), mais en même temps jolie touche stylistique qui ne dénature pas du tout l’auto, bien au contraire.
Nouvelle plateforme donc nouveau gabarit, cette génération de Peugeot 508 fait 4750 mm pour 2079 mm de large et 1403 mm de haut… soit 8 cm moins longue que l’ancienne 508 et 6 cm moins haute également. Ce n’est pas tant les nouvelles dimensions de l’auto qui changeront la donne au quotidien, mais c’est surtout son dessin général qui va bouleverser surement les habitués du modèle.
En tout cas si le style de la Peugeot 508 vous intéresse, avec Automotivpress nous avions discuté près d’une heure avec Gilles Vidal pendant le salon de Genève. Vous pouvez retrouver ses explications sur différents éléments de design sur cet article.
Comportement routier de la PureTech 225 GT, BlueHDi 180 et BlueHDi 130
Je vais surtout me concentrer sur les deux premières motorisations citées, car je n’ai conduit que peu de kilomètres la version BlueHDi 130 ch et sur un parcours essentiellement urbain où je n’ai pas dû pouvoir dépasser les 70 km/h. C’est donc vraiment trop limité pour en avoir une idée précise, même si je n’ai rien eu à lui reprocher sur ce trajet.
J’en profite pour ouvrir une petite parenthèse, il y a quelque chose d’assez drôle avec ces essais organisés, c’est qu’on est nombreux à essayer les mêmes modèles (peut-être avez-vous d’ailleurs déjà lu des articles chez mes confrères / consoeurs aussi bien presse, blog ou Youtube) et pourtant on est loin d’en avoir la même perception. Je pense notamment à ce que j’ai lu sur la version essence de 225 ch sur certains supports, mais que je n’ai pas retrouvé dans mes propres sensations de conduite. Alors j’en profite pour rappeler que l’on a chacun des expériences automobiles différentes, des goûts variés et des attentes différentes, vous lecteurs ou potentiels clients du modèle, n’hésitez pas à vous faire vous-même votre opinion avant d’acheter. Fin de la parenthèse.
Si on devait se fier uniquement aux fiches techniques du modèle, on pourrait se dire qu’il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard (pauvre canard!). D’ailleurs quand on parle de la 508 ou des voitures françaises en général, il y a toujours un fan d’allemandes pour rabrouer le modèle en disant quelque chose du genre « ouais, mais il faudrait qu’ils fassent des vrais moteurs ». Certes les valeurs techniques n’envoient pas du rêve, mais l’essentiel c’est d’avoir un produit homogène, et d’ailleurs quand on sait qui fabrique les moteurs pour qui, on rigole doucement.
Mais où veut-elle en venir ? Tout simplement au fait que j’ai pris un certain plaisir au volant de la 508 surtout dans sa version 225 ch essence. N’oublions pas qu’il ne s’agit pas d’une sportive, mais d’une berline de tous les jours. On peut lui reprocher de manquer un peu de couple (300Nm à 2500 tr/min), mais pour l’avoir emmené dans l’arrière pays niçois à enchaîner quelques épingles, je n’ai pas ressenti de manque. Je découvrais par la même occasion la boîte EAT8 du groupe que je n’avais pas eu encore l’occasion de tester. Franchement pour moi l’association de deux marche bien.
Comme souvent j’étais un peu sceptique avant d’en prendre le volant, et finalement j’en suis ressortie avec le sourire, cela veut tout dire. C’est pour moi une bonne élève dans cette configuration, elle sait être à la fois confortable et dynamique. Ce n’est un secret pour personne que les liaisons au sol développées par le groupe PSA sont performantes. Naturellement la voiture privilégie le confort, mais en passant en mode sport on gagne au niveau de la direction sans vraiment pour autant sacrifier le confort. Là où elle m’a surprise, c’est que je m’attendais à ce qu’elle s’essouffle assez vite surtout avec une boite auto, mais elle m’a alors surprise avec ses reprises, je n’ai pas eu à jouer des palettes au volant pour forcer le truc.
A quoi bon vouloir mettre plus de puissance sur une traction (sauf sportive) qui se veut être utilisée globalement comme une grande routière (ce qu’elle fait bien), au bout d’un moment cela n’a plus de sens. Je trouve donc que ce 1.6 L PureTech est assez pertinent et largement suffisant pour réagir si nécessaire, surtout que le ratio poids/puissance n’est complètement déconnant (1420 kg pour le PureTech 225 EAT8). En plus les émissions de CO2 (sur la norme NEDC, donc à voir en WLTP) sont plutôt une bonne surprise avec 131 g/km pour notre modèle GT 225 essence et de 124 g/km pour notre version GT BlueHDi 180.
Comme souvent, j’ai par contre complètement oublié de regarder les consommations des différentes motorisations testées, en même temps on roule pas vraiment à l’économie (on ne paie pas le plein d’essence 😉 ). En tout cas sur le papier on trouve un 5.7 l/100km pour du mixte sur le PureTech 225 et 4.7 l/100km sur le BlueHDi 180, cela me semble plutôt bon.
Concernant le BlueHDi 180, on est encore plus dans l’esprit de la voiture rationnelle, là où je trouve que la version essence 225 amène un peu plus de plaisirs simples (ne serait-ce que pour la sonorité et un poids plus léger de 100kg). Bonne motorisation réactive, avec un bon couple (de 400 Nm à 2000 tr/min) mais niveau agrément ça reste un diesel plus bruyant à mon goût. Après pour le reste, le comportement routier est relativement similaire et l’association avec la boite EAT8 fonctionne bien, donc RAS.
Et pour l’intérieur de cette 508 ?
Peugeot poursuit sa montée en gamme à bon rythme, de leur côté ils disent même « haut de gamme », mais là j’ai un peu du mal à abonder dans leur sens. Il y a de très bonnes choses dans le design intérieur (comme extérieur), mais j’ai vu aussi des choses en peu moins sexy en fonction des finitions (notamment sur l’Allure cf photo ci-dessous). L’amélioration de leurs intérieurs est indéniable (surtout sur la finition GT), mais autant je veux bien dire que l’intérieur du DS 7 Crossback Rivoli donne une perception de haut de gamme, autant la 508 est pour moi dans la moyenne haute (oui je chipote mais c’est pour la bonne cause).
Il y a plusieurs choses que j’ai apprécié dans cette Peugeot 508, commençons par les sièges. Ils ne sont pas baquets (et heureusement), mais sont relativement qualitatifs et apportent globalement un bon maintien pour cette catégorie de véhicule, il faut par contre réussir à trouver le bon réglage (et espérer que personne n’y touche) pour être tout confort.
Comme pour l’extérieur je sais que le i-cockpit fait débat chez les fans de la marque, pour ma part j’aime assez ce petit volant que j’appelle affectueusement « mon panneau stop » à cause de sa forme. Mais j’apprécie globalement les petits volants, enfin plutôt je n’aime pas les grands volants façon cerceau de poids lourd. Par contre j’en conviens, il faut réussir à trouver sa position de conduite pour voir correctement les affichages (et ce n’est pas forcément chose facile selon les gabarits), mais une fois que c’est fait, c’est assez agréable.
Je ne suis pas fan des consoles centrales dépouillées de tous les boutons et où tout se commande depuis l’écran tactile, à l’exception des Tesla, mais je trouve que Peugeot a encore une fois trouvé le bon compromis. Les grandes touches piano permettent, sans avoir à quitter la route des yeux, de naviguer d’un menu à l’autre (passer de la navigation à la radio, manipulation que l’on peut faire 50 fois par trajets par exemple) alors au début on ne connaît pas forcément l’ordre des touches mais à la fin de la journée j’arrivais à me repérer facilement. Autres boutons malins, ceux des sièges chauffants, des commandes de dégivrage, etc., ils donnent l’impression d’être tactiles grâce à leur belle intégration mais restent des vrais boutons à presser sensiblement.
Un dernier détail qui donne une impression de montée en gamme que j’ai apprécié dans la finition GT, c’est le petit filet lumineux qui court d’une portière à l’autre en traversant le tableau de bord. C’est devenu un incontournable chez les premium allemands mais c’est agréable de l’avoir aussi dans cette Peugeot 508.
Reste la question de l’habitabilité aux places arrière, on y est bien installé mais les plus grands vont sûrement chatouiller le plafond malgré le travail des assises. Quant au coffre, il perd un peu en contenance globale mais il offre un bel accès, on ne peut pas tout avoir, mais alors encore je trouve le compromis intelligent 😉
En conclusion
Si j’en ai l’occasion je pense réemprunter cette Peugeot 508 dans sa version GT 225 pour un essai un peu plus long et ce pour plusieurs raisons :
- L’essai reste trop court (on doit changer de motorisation toutes les 2h max en étant deux à prendre le volant) et sur des routes qu’on ne connait pas, du coup j’aimerais bien la challenger un peu plus sur mes terrains de jeu (avec ou sans autobahn d’ailleurs)
- Vous l’aurez remarqué je n’ai pas du tout parlé des aides à la conduite et pourtant la nouvelle 508 en offre plusieurs dont le Night Vision que j’aurais vraiment aimé tester. Mais au bout d’un moment il est difficile de tout faire en aussi peu de temps.
- Je pense qu’elle mérite qu’on s’attarde un peu sur elle tout simplement.
Si je devais résumer ma découverte de la Peugeot 508, je lui donnerais une mention « bien », c’est vraiment une bonne élève, pas parfaite, mais suffisamment intéressante pour que l’on s’y intéresse. Il y a de l’audace dans ce design, il y a de la cohérence dans le comportement global de la voiture, reste à voir si le positionnement tarifaire va trouver de l’écho chez les clients potentiels avec la finition GT à partir de 46 000€ (pour la PureTech 225) et 47 600€ (pour le BlueHDi 180) et pour l’entrée de gamme on débute à 32 300€ (BlueHDi 130 BVM6 et finition Active).
Bonjour, je trouve que votre essai est très bon et que vos photos sont très belles. Bravo !!
merci … coeur avec les doigts ! 😉
4750 cm ouah la nouvelle 508 est une péniche !
J’ai mis du temps à comprendre le commentaire en plus … ah oui petite erreur d’unité … oups :p
Bonjour,
Vers la fin de l’article il y a une photo de 508 alignées avec différentes peintures de carrosserie. Quelle est la seconde couleur en partant de la gauche? Cette dernière parait dorée mais il n’y a pas de couleur dorée dans la gamme couleur de la 508 d’après ce que j’ai vu sur le configurateur.
Une petite aide?
C’est un effet du soleil, encore bas qui se glissait là, et qui a du jouer avec certains pigments de la couleur…
J’ai repris le listing pour être sûre de ne pas dire de bêtises mais c’est une 508 gris amazonite que l’on voit là 🙂