Immersion dans « Skoda land » : Mlada Boleslav, son musée et son usine Skoda…

Je vous invite à me suivre en République Tchèque l’espace d’un article pour découvrir un peu plus l’univers de la marque Skoda. Dans un premier temps nous irons à Mladà Boleslav, berceau de la marque, une de ces villes industrielles dont le coeur bat à l’unisson avec le rythme des chaînes d’assemblage, pour découvrir en quelques clichés le musée et l’usine, puis nous reviendrons à Prague, là où l’innovation des années à venir se joue également…

Voyage dans le temps au Musée Skoda : de L&K à Skoda

Si certains néophytes peuvent penser que Skoda est assez jeune par rapport à d’autres constructeurs, il n’en est rien, la marque a déjà une histoire bien remplie. Il faut dire que le rachat par le groupe Volkswagen en 1991 a mis un sacré coup de projecteur sur cette marque des pays de l’Est qui cherchait un partenaire solide pour l’accompagner dans son développement à l’international (et quel développement quand on voit où elle en est arrivée aujourd’hui).

Pourtant le début de l’aventure a commencé quasiment 100 ans plus tôt avec des deux roues mais sous le nom de ses concepteurs Laurin & Klement (nom exploité maintenant pour les finitions haut de gamme des modèles de la marque). L&K fabriquera d’abord des vélos, puis des motocyclettes avant de s’intéresser aux voiturettes et voitures quelques années plus tard.

C’est en 1925 que les entreprises Laurin & Klement et Skoda (créée par Emil Skoda) fusionneront, et que le logo à la flèche ailée s’appliquera sur tous les véhicules jusqu’à nos jours. J’ai ainsi découvert au musée des modèles dont je ne soupçonnais pas l’existence et je trouve ces Skoda des années 30 très sympathiques (et que dire de cette Skoda Superb de 1940…), mais la guerre est ensuite passée par là et l’usine de Mladà Boleslav est d’abord occupée / réquisitionnée puis bombardée lors d’un raid aérien.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est ensuite le communisme qui reprend la main sur la fabrication automobile, jusqu’aux bouleversements de la fin des années 80, la suite on la connait déjà un peu mieux.

Le musée Skoda est tout petit mais il a le mérite d’exister à 70km seulement de la capitale (Prague), et il fait tourner son stock assez régulièrement donc si vous allez dans ce secteur n’hésitez pas à faire un crochet par curiosité.

Visite de l’usine de Mladà Boleslav : une ville dans la ville

Si le tour du musée Skoda peut être fait en quelques minutes (mais on peut aussi y prendre son temps), c’est une toute autre histoire en ce qui concerne le plus gros site de production de Skoda situé à quelques centaines de mètres de là.

On a pu pénétrer au milieu de ces bâtiments énormes qui ne dorment jamais (ou presque) pour découvrir deux chaînes d’assemblage. L’usine semble en perpétuelle extension pour pouvoir produire toujours plus de Skoda (et quelques cousines du groupe aussi), et on se sent bien petits dans ce dédale d’entrepôts qui s’étendent sur 2,2 km².

Je n’ai plus mémorisé le chiffre exact du nombre d’employés, mais ils sont plus de 20 000 à se relayer en 3×8 sur le site de Mladà Boleslav, j’ai souvenir que cela représente quasiment un habitant sur 2 de la ville qui travaillerait donc pour Skoda.

Si vous vous attendez à des chaînes de montage plutôt anciennes dans des usines vieillissantes, c’est loupé. Du moins pour les parties que l’on a visitées, Skoda est plutôt bien pourvu avec des chaînes automatisées sur plusieurs niveaux, des robots pour les postes de soudure et de vérifications au laser. Dans la première partie de la visite, les châssis de Skoda Octavia (combi et berline) défilent devant mes yeux à un rythme soutenu dans un brouhaha incessant, point de Karoq (que nous sommes venus essayer pendant ce voyage) le jour de notre visite mais il est également assemblé ici.

 

Changement de bâtiment mais on continue à suivre l’évolution de l’équipement de la voiture (peut-être votre future Octavia qui sait), nous voici maintenant dans le secteur où la main de l’homme reprend le pas sur la machine, même si celles-ci sont là en renfort pour leur faciliter la tâche (et surtout maintenir une cadence élevée). On observe la pose du tableau de bord et de différents éléments d’habillage de l’intérieur dans un ballet quasi ininterrompu, sauf pour quelques pauses bien définies dans la journée.

 

Et si on regarde au-delà de ces chaînes là (mais non visible sur mes photos), on voit quelques véhicules fraîchement sorties des chaînes d’assemblage qui vont subir les derniers tests (phares, klaxon et autres…) et un peu de roulage. Je ne suis pas capable de dire combien de véhicules en cours de fabrication sont passés sous mes yeux le temps de notre visite, mais le rythme de production ne semble pas laisser le temps de bayer aux corneilles aux nombreuses équipes présentes sur place.

Ici humain et machines semblent cohabiter plutôt en bonne intelligence, on voit des livraisons de pièces par chariots automatisés et autonomes, comme certains livrés par des chariots conduits par de nombreux hommes et femmes aussi (cela m’a frappé). Si les conditions de travail ont l’air assez optimales, ils ont quand même tout mon respect (et je garde volontiers mon job bien planqué derrière mon pc et ponctuellement derrière un volant…).

 

A Prague, on vise l’avenir …

La veille nous avons eu l’occasion d’avoir une courte présentation du Digilab de Skoda, ce lieu situé au sein de la capitale, ressemble plus à une startup qu’à des bureaux d’un constructeur automobile (même si la voiture y est omniprésente) et pour cause, ici on réfléchit aux services de demain qui pourront accompagner l’acheteur d’un modèle Skoda (et pas seulement d’ailleurs).

On y travaille en méthode agile, sur des projets innovants et dans un environnement visuel atypique. C’est aussi un lieu d’effervescence où peuvent se nouer des partenariats technologiques…

Alors toujours à la traîne Skoda ? Franchement après avoir vu tout ça, je comprends mieux comment en quelques années la marque a su grappiller des parts de marché et faire un grand bond en avant autant en termes de produits que de services, et en plus elle ne semble pas prête de s’arrêter en si bon chemin …