Il y a un peu moins d’un an je partais à la découverte du grand frère, le Skoda Kodiaq, qui avait réussi à me surprendre par son offre et ses nombreuses qualités sur les routes des Alpes Suisses (relire : « Essai du Skoda Kodiaq : mon avis sur la bête« ). Début 2018 en recevant l’invitation pour tester le nouveau Skoda Karoq, une question s’est vite imposée à moi jusqu’à la date de l’essai : « Le Karoq saura-t-il me surprendre à son tour ? »
Il n’est clairement pas évident de tirer son épingle du jeu parmi tous les SUV compact du marché, j’ai l’impression de radoter quand je dis ça pour tous les modèles que je suis amenée à tester dans ce segment. Mais l’offre est tellement importante, à la fois assez homogène sur le produit final (car beaucoup de points communs ou de plateformes partagées) mais en même temps complètement disparate dès que l’on aborde la question des équipements et des tarifs, qu’il est difficile d’y voir clair. Pourtant je trouve le Karoq se positionne assez bien dans l’échiquier, je vais vous expliquer pourquoi.
Design extérieur : le baby Kodiaq
Il y a un air de famille indéniable entre Karoq et Kodiaq (en dehors de leur nom en « K »), côté face avant on retrouve la même calandre, les feux leds et la même position très haute des feux antibrouillard, on a également le même effet visuel côté ceinture de caisse.
Finalement seul l’arrière marque une différence entre les deux versions avec des lignes plus douces et arrondies sur le Karoq, alors que sur le Kodiaq l’arrière est encore taillé à serpe. On a donc un avant et des flancs très structurés et un arrière visuellement plus doux, ce qui pourrait être le compromis pour séduire Monsieur et Madame peut-être… Je dis ça parce que j’avais écrit lors de mon essai du Kodiaq qu’il avait des lignes très masculines / viriles face aux concurrents…
On va arrêter là le jeu des ressemblances puisqu’il n’y a plus matière à comparer quand on parle de la taille de la bestiole (32 cm de moins que son frère), soit 4.38 mètres pour le nouveau Karoq, plus court donc que le Peugeot 3008, le Renault Kadjar et bien d’autres références du marché. Après son cousin germain sera plutôt à chercher du côté de Seat avec son Ateca.
Pour rester sur l’extérieur, un dernier petit détail devenu tendance ces derniers temps sur de plus en plus de modèles, la projection au sol éclairée du logo de la marque (en option). On a donc un « Skoda » illuminé sur le sol à l’ouverture des portières avant, c’est purement un gadget et j’aurais tendance à dire que ça aurait été plus sympa avec le nom du modèle plus qu’avec la marque. De toute façon j’avais découvert cette mode avec la Mustang, alors dur de battre le cheval sauvage sur ce point, car même les anneaux Audi semblent fade à côté.
Le bon en avant sur l’intérieur
Ceux qui en sont encore à penser que Skoda est la marque low-cost du groupe VW avec des finitions cheap, je vous invite à réviser vos tablettes. Clairement l’intérieur du Karoq est un vrai plus de ce modèle et j’aime assez ce qu’ils ont fait. En prime dès la version d’entrée de gamme, le Karoq offre un bon niveau d’équipement et de confort.
Alors oui tout n’est pas parfait, il y a encore pas mal de plastiques durs sur les parties inférieures de l’habitacle et les portières, mais tout ce qui est au niveau des yeux et des mains est plutôt bien fini. J’ai deux coups de coeur dans cet intérieur dans la finition « Style » : le bandeau Leds d’éclairage d’ambiance qui court de la portière conducteur à celle passager avec une belle intégration au niveau de la planche de bord, cela fait comme un fil chromé sur l’ensemble (et que l’on peut personnaliser avec 10 couleurs différentes). L’autre élément c’est un insert design (façon alu brossé mais plastique) au niveau des portières avants et arrières, finalement simple mais stylé qui donne un petit plus surtout avec les hauts parleurs dans la continuité de la poignée, c’est esthétiquement bien pensé.
Quand on prend place dans le Karoq, on apprécie le confort des sièges et un relatif bon maintien pour un SUV, et encore dans mes modèles d’essai j’ai eu des véhicules destinés au marché Tchèque équipés de sièges en tissus (mais très quali), alors qu’en France nous aurons du cuir (sur Ambition) ou de l’Alcantara (sur Style), mais sur lesquels la fonction « siège chauffant » a été bien appréciée vu les températures surtout après les photos en nocturne.
Une fois bien installé en position conducteur, on peut prendre le temps d’observer l’agencement de l’intérieur. Les aérateurs en position vertical et l’écran 8″ pour la navigation (ou 9.2″ en option) sont très bien intégrés. L’infotainment dispose d’une nouvelle dalle tactile plus performante que ce que j’avais testé sur le Kodiaq (ou l’Octavia RS) Toute la console centrale a une bonne ergonomie, les fonctions des boutons sont claires, ils sont design… bref il y a une qualité de l’ensemble qui rapporté au prix du modèle est intéressant.
En plus dans le courant de l’année le digital cockpit (que l’on connait déjà chez Audi sous le nom de virtual cockpit, et sur certains modèles chez VW) sera disponible sur le Karoq, cela donne un bon indicateur sur la montée en gamme de la marque et les ambitions de conquête de celle-ci. Si l’instrumentation de base est déjà suffisante, le digital cockpit c’est quand même le top en termes de remontées d’informations et de personnalisation de l’affichage.
Toujours simply clever
Pour moi jusqu’à mes premiers essais de modèles de la marque, le « simply clever » c’était juste un slogan comme un autre, mais pas seulement. Chaque modèle recèle toujours de petits trucs bien pensés pour faciliter la vie des usagers.
Parmi les accessoires toujours appréciés le parapluie qui cette fois se cache sous le siège passager, le grattoir logé dans la trappe à essence, la petite lampe amovible dans le coffre et en plus elle est aimantée, elle peut donc se fixer sur la carrosserie quand on change un pneu crevé par exemple (non je ne balancerais pas les noms de ceux qui ont testé)… De plus en plus indispensable dans les voitures des prises USB à l’avant et à l’arrière mais aussi une prise 230V (dans la version business).
Mais le mieux pensé pour les familles c’est sûrement le système Varioflex (disponible dans la finition style), histoire d’optimiser les capacités de stockage du coffre. Même si de base, le coffre n’a pas à rougir vu le gabarit de l’auto avec 521 litres de contenance en 5 places, il monte même à 1630 litres en 2 places. Avec Varioflex la banquette arrière du Karoq gagne en modularité, les sièges deviennent indépendants et peuvent être rabattus ou retirés indépendamment les uns des autres, ils sont aussi coulissant sur 15cm.
Sous le capot du Karoq : quelles motorisations pour quel comportement ?
Il n’est vraiment pas difficile de mémoriser le choix des motorisations disponibles pour le moment sur le nouveau Karoq. Nous avons 2 modèles essence et 2 modèles diesel, avec d’un côté 116 ch pour les « petits » moteurs et 150 ch pour le second choix. Dans quelques mois, l’offre sera complétée avec une version 190 ch TDi 4×4 en DSG7, mais en attendant ce modèle plus puissant, nous avons testé les deux autres puissances.
- 1.0 TSI 116 BVM6 ou DSG7
- 1.5 TSI 150 BVM6 ou DSG7
- 1.6 TDI 116 BVM6 ou DSG7
- 2.0 TDI 150 BVM6 4X4 ou DSG7 4×4
Dans mon essai je n’ai pas pris de boîte manuelle, j’aime trop le fonctionnement de la DSG 7 rapports qui est disponible sur toutes les motorisations (et puis je deviens flemmarde en ville, j’aime le confort des boîtes auto). Cependant ayant pris le volant du 3 cylindre essence TSi de 116 ch dans un premier temps, on se rend vite compte que le duo n’est pas forcément le plus heureux, une boite manuelle permettrait peut-être de gagner en dynamisme et réactivité. Là on était bien pour rouler « cool », très cool même, mais on sentait les limites de l’association. Quand on m’a demandé ce que je pensais de cette motorisation, j’ai naturellement répondu « elle est mignonne » (drôle de réponse quand on parle d’un moteur) … en gros c’est gentil mais pas folichon quoi.
Par contre je valide la DSG avec les 150 ch (TDi ou TSi) et sûrement avec la version à venir de 190 ch. Là on a un moteur qui est plus en cohérence pour mouvoir le poids de l’engin (1318 kg pour l’essence ou 1516 kg pour le TDi qui est alors 4×4), même si le couple sur le moteur TSi n’est pas que de 250 Nm (moindre que le diesel et ses 340 Nm), c’est encore un peu juste pour être vraiment confortable mais on s’en sort très bien.
Pour les rois de la conduite éco, le moteur 1.5 TSI 150 ch dispose d’un système de gestion active des cylindres (ACT – Active Cylinder Technology) permettant de désactiver 2 cylindres sur les 4 quand ceux-ci ne sont pas nécessaires / sollicités. J’avais dans l’idée d’en faire le test, mais je ne vais pas vous le cacher, j’ai fini par complètement oublier de le faire dans la précipitation.
Dans tous les cas, si vous vous demandez quel est le comportement routier de ce nouveau Karoq, je vous dirais qu’il table avant tout sur le confort et ce n’est pas désagréable, mais il a quand même un soupçon de dynamisme (plus que sur certains équivalents dans les motorisations « françaises »). Même s’il peut se révéler un peu creux à bas régime, l’ensemble est cohérent avec la vocation de ce type d’engin… Ce n’est clairement pas la voiture plaisir que l’on va prendre pour monter un col juste pour le bonheur d’enchaîner les courbes, nan ! C’est la voiture du quotidien que l’on va utiliser essentiellement comme routière et même citadine.
En parlant de ville d’ailleurs, pour l’avoir testé dans les rues de Prague, j’ai été surprise par son rayon de braquage, bon même si quelques trottoirs ont été un peu croqués dans des manœuvres un poil optimiste. Je valide encore une fois aussi le confort global quand il s’agit de traverser les rues pavées, les dos d’ânes et autres embûches du genre… Le Karoq se sentira à son aise sur l’urbain et le périurbain. Quant à l’autoroute, jusqu’à 130 km/h le voyage peut être agréable, au-delà on commencera à lui reprocher d’être un peu bruyante.
En conclusion
Autant je n’avais testé le Kodiaq qu’en motorisation Diesel, autant cette fois je n’ai testé le Skoda Karoq qu’en essence, dans les deux cas les motorisations même si elles peuvent être un peu juste dans certaines situations sont globalement à la hauteur des attentes (je n’ai pas eu cette sensation de frustration comme je peux l’avoir à l’occasion d’autres essais). Pour moi le vrai point fort de ce nouveau Karoq, c’est son intérieur, qui laisse d’ailleurs présager de futurs modèles de plus en plus sympathiques à conduire.
C’est donc un bilan globalement très positif que j’ai pour ce Karoq, et s’il vous intéresse, rendez-vous en concession pour le tester, cela reste encore le meilleur moyen de savoir s’il est fait pour vous. En tout cas j’adhère de plus en plus avec l’offre proposée par Skoda qui me semble assez bien connectée à ce que recherchent les consommateurs, surtout ceux qui voudraient de la « qualité allemande » à un budget raisonnable (même s’il est Tchèque on retrouve beaucoup d’organes du groupe).
Pour donner une idée des tarifs, et histoire de voir si le Karoq peut rentrer dans votre budget, il faut compter 25 790€ pour le prix (catalogue) de départ d’une version essence 116 ch boîte manuelle en finition ambition (et + 3300€ pour son équivalent en « Style »). Si vous souhaitez la motorisation 150 ch TSi ACT en DSG7, comme je l’ai testé par exemple, le budget hors option sera alors de 32 690€. Côté diesel on débute à 28 790€ (116 ch TDi BVM6 ambiance) pour aller jusqu’à 37 790€ (pour le 150ch TDI DSG7 4×4 Style).
Je pense avoir fait le tour mais si vous avez des questions, n’hésitez pas …