Puis-je vous inviter à boire un verre de SP98 en ma compagnie ? Cela aurait pu être le début d’une belle histoire d’amour, mais après avoir partagé une heure délicieuse avec elle, elle m’a laissé là, sur le bord de la route, pour partir avec d’autres journalistes…. Que ces beautés sont impitoyables et qu’il faut avoir un mental d’acier pour les laisser partir sans verser une larmichette. Je suis sous le charme de la Lexus LC depuis ses premières apparitions sur les salons auto, mais j’avais hâte de la voir évoluer autrement que dans des vidéos commerciales. Au mois de Novembre, j’ai eu l’opportunité d’en prendre le volant dans sa version hybride, pour un très / trop court moment hélas, mais c’est une sorte de mise en bouche pour peut-être avoir l’occasion d’y goûter de nouveau un peu plus tard.
A la découverte de l’audacieuse LC
Forcément son design ne fera pas l’unanimité, mais je ne connais pas de véhicules à l’heure actuelle qui puissent se targuer de plaire à tout le monde. Ici c’est un parti pris de Lexus d’exagérer toujours plus les lignes pour jouer avec l’aérodynamisme, d’en accentuer reliefs et courbes, d’intégrer une calandre sablier toujours plus impressionnante. Lexus semble avoir tourné la page des designs consensuels (quoique j’aimais beaucoup la SC430 à l’epoque) qui devaient plaire au public américain, le principal marché de la marque. Le constructeur nippon ose et j’ai tendance à considérer que l’audace est payante.
Alors oui on peut ne pas aimer ce design « too much », encore faut-il l’avoir vu en vrai pour se faire un véritable avis, mais on ne peut pas blâmer le constructeur de nous sortir un objet de désir. Car pour moi chaque nouvelle GT sur le marché, même hybride, me fait pousser un ouf de soulagement. Grâce à ces modèles, je me dis que le plaisir automobile n’est pas mort (même si c’est encore une notion assez personnelle). Lexus n’est certes pas le seul à nous permettre de rêver un peu à des routes encore parcourues de GT et autres coupés sexy, mais il est vrai qu’en dehors des supercars, les coupés comme certaines berlines ont tendance à se faire cannibaliser par les SUV (autant en terme de visibilité qu’en part de marché).
Le meilleur moyen de savoir si la Lexus LC provoque un effet waouh, et donc de vérifier si son objectif est atteint côté esthétique, c’est par exemple d’en prendre le volant et de traverser les villages de l’arrière pays varois à l’heure de la sortie des écoles et d’observer les réactions. Comme nous roulions en hybride, ce n’est pas le son du moteur qui a fait tourner les têtes mais bien la carrosserie blanche de notre LC, et elle est loin d’être passée inaperçue.
L’inconvénient de notre belle inconnue, comme je la nomme dans le titre de mon article, c’est que si les courbes et le gabarit de l’auto impressionnent, bien peu des passants que nous avons croisés ce jour-là doivent être en mesure de donner la marque et encore moins le modèle de l’auto (en cachant les badges bien entendu). Une notoriété qu’il va être difficile d’acquérir avec un modèle vendu entre 109 et 119 000€, elle touchera probablement en France un public d’initiés, mais finalement elle n’en est que plus exclusive et désirable.
Au volant de la LC 500h
La LC est disponible en deux déclinaisons : hybride V6 (LC 500h) et atmosphérique V8 (LC 500), et comme j’étais conviée dans le Sud à fêter les 20ans de la Technologie Hybride Toyota (mais je reviendrai sur le sujet plus tard), vous vous doutez bien que mon essai express a été réalisé avec la Lexus LC 500h (en même temps je le disais un peu au dessus).
Si j’ai eu un peu de mal à m’habituer en 2016 aux moteurs hybrides Lexus et leur boîte de vitesse lors de mon essai de la Lexus GS notamment, mon roulage en LC 500h a fait changer ma vision des choses. Technologiquement plus aboutie, cette voiture est beaucoup plus homogène et moins déroutante. Il n’est pas réellement facile de l’exprimer avec des mots clairs, mais pour moi passer à l’hybride Lexus (après mes essais de la gamme en 2016) me faisait changer de conduite et brouillait mes repères. Alors le changement en soi vers une conduite plus douce et coulée n’est pas une mauvaise chose, mais cela nécessitait un temps d’adaptation et parfois en râlant un peu.
Avec la LC, la transition est beaucoup plus douce entre nos habitudes de conducteurs de thermique et cet univers hybride, les défauts que je trouvais à la boîte CVT sont atténués dans cette version. Le multi stage hybrid prend tout son sens, il ajoute de la réactivité, là où on peut le reprocher sur d’autres modèles (moins sportifs) de la gamme, tout en profitant de chaque relâchement de l’accélérateur pour réduire les émissions (et recharger les batteries). Reste que le passage de rapport se fait toujours haut dans les tours, mais c’est moins gênant ici que sur d’autres modèles.
On a donc dans cette version hybride un V6 essence 3.5 litres associé à deux moteurs électriques pour une puissance totale de 354ch et 348 Nm de couple. Bien sûr, c’est moins exaltant sur le papier que le V8 développant 477ch et 540 Nm de couple de la LC 500 (mais que je n’ai pas testé), ainsi on se retrouve face à un choix cornélien : raison vs passion.
Avec des émissions de CO2 à 145g/km la LC 500h fait office de bon élève face au V8 et ses 263 g/km (ouille le malus maxi), et que dire de la consommation mixte annoncée de 6.4 l/100km en hybride pour presque le double (11.4 l/100km) pour le V8. Finalement deux philosophies pour deux usages ? Je m’imagine sans mal pouvoir utiliser la LC 500h au quotidien, quand la LC 500 me semble plus adaptée à une voiture secondaire (du week-end en quelque sorte, même si je n’aime pas cette restriction).
Après concrètement utiliser une LC au quotidien (peu importe la motorisation choisie) n’est pas forcément le plus facile, car la belle a un gabarit relativement imposant : 4.77 m x 1.92 m, et un empattement de 2.87m… c’est donc un joli bébé avec un long capot et des hanches bien larges, qui n’est pas forcément très rassurant à manœuvrer dans certains espaces étroits (comme les centres-villes historiques du Var)…Après comme toujours c’est une question d’habitude… Et pour rester dans les mensurations de la LC, ce coupé premium 2+2 affiche autour des 2 tonnes sur la balance (un peu moins pour le V8 que pour l’hybride), pour le ratio poids / puissance on repassera…
Finalement la Lexus LC n’est pas vraiment une sportive malgré un design très dynamique, c’est vraiment plus l’esprit GT avec tout l’univers lifestyle qui va avec. On est dans un environnement intérieur offrant de belles finitions, c’est confortable, c’est globalement esthétique (même s’il y a toujours des détails étonnants à l’intérieur, à l’instar des deux commodos façon guidon de part et d’autre du compteur), on a juste envie de prendre la voiture et de rouler peu importe où la route nous mène. Une LC c’est une invitation au voyage (en solo ou duo)…
En résumé :
Je dois avouer que j’avais à la fois hâte de pouvoir conduire une Lexus LC et en même temps j’avais bêtement peur d’être déçue (surtout de sa version hybride). Et même si le test que j’ai eu l’occasion de réaliser n’a été que trop bref pour s’en faire une véritable idée complète, je sais déjà que ces quelques kilomètres passés derrière le volant (et en passager) m’ont complètement rassurée sur le potentiel de ce modèle. Bien sûr j’aimerais avoir la chance d’en reprendre le volant sur un essai un peu plus long et d’avoir l’opportunité d’en tester la version V8 qui doit être un régal, histoire de comparer (bien évidemment), mais déjà quel plaisir d’avoir pu mettre un pied dans l’univers un peu à part de ce modèle.
Qu’il est bon de sortir du simple bling-bling ou de la course aux super performances où certains constructeurs y ont perdu leur âme, là on touche à ce que j’aime chez les constructeurs nippons, à la fois un mélange de rationnel et d’irrationnel, un univers où la technologie et le savoir-faire de pointes des takumi n’est jamais dénué de l’esprit pratique et confort de ce que doit être une auto actuelle, on obtient alors des modèles qui racontent des histoires ou qui vous invitent dans un univers particulier, c’est le cas chez Lexus, on le retrouve aussi chez d’autres constructeurs japonais (et asiatiques pour élargir un peu)… et ça j’aime !
p. s: je n’ai pas vraiment pris le temps de faire toutes les photos que je souhaitais (de manière à pouvoir rouler et partager le volant), alors j’ajoute aux miennes celles du photographe Bernard Rouffignac qui nous a accompagné et qui a plus de talent que moi pour sublimer cette auto.
Très belle voiture vraiment. Tu as eu de la chance d’avoir pu prendre le volant entre tes mains expertes. J’espère que tu as pris un max de plaisir. Je lis tes aventures automobiles régulièrement et comme toujours des articles intéressants à lire.
Lexus une de mes marques préférée avec Mazda, Jaguar et Ford sauf que contrairement à ces 3 dernières je n’en ai pas encore possédé. Un jour peut-être.
Un design qui sort de l’ordinaire, coupé ou berline, avec des gros moteurs essence de préférence voire hybride si j’en trouve une sympa à conduire, un jour …..