J’adore essayer des voitures, par contre aimer l’automobile ne se limite pas à faire « vroum vroum » (enfin profitons-en avant que cela ne soit plus possible), mais c’est aussi s’intéresser à l’automobile dans son ensemble. Mais j’assume, j’ai des grosses lacunes sur le volet historique, alors quand Alfa Romeo me propose d’aller visiter le musée de la marque en Italie pour découvrir l’exposition temporaire autour du mythe 33 Stradale, je saute sur l’occasion. Alors embarquez avec moi direction Milano…
Les 50 ans de l’Alfa Romeo 33 Stradale
C’est donc pour fêter l’anniversaire de cette beauté italienne que le Museo Storico a mis sous les feux des projecteurs ce modèle et quelques uns de ses dérivés.
Doux mélange entre technologie de compétition et charme du design italien comme on les aime, cette 33 Stradale est une routière capable de faire chavirer les coeurs même 50 ans plus tard. Le coup de crayon qui a donné vie à ce projet est signé Franco Scaglione, et je dois dire que le style est remarquable.
Technologiquement très à l’avant-garde pour 1967, sous cette carrosserie en aluminium se cache un châssis tubulaire en acier et un moteur V8 d’une puissance de 230 ch pour un poids de 700 kg (à sec). Ce rapport poids/puissance permettait à l’auto d’atteindre les 260 km/h, j’en ai les jambes qui flageolent rien qu’à l’imaginer. Autre petit détail qui a attiré mon attention dans la découverte de ce modèle : l’essence … car les réservoirs souples étaient intégrés dans les tubes latéraux comme dans les voitures de compétition et pouvaient accueillir 98 litres (augmentant significativement le poids de l’auto – 860 kg en ordre de marche), la demoiselle consommait en moyenne 30 l/100 (mais j’ai du mal à me rendre compte de ce que cela représente pour l’époque)…
Cette Alfa Romeo 33 Stradale a été dévoilée à Monza avant d’être exposée au public au salon de Francfort et de Turin, et malgré un prix très élevé pour l’époque (117 000 francs), 9 clients ont signé un bon de commande. Il était initialement prévu d’en produire 50 modèles, mais finalement seulement 18 sortiront de l’atelier : 3 prototypes (dont celle du musée en photo), 6 concepts et les 9 des clients ayant succombé.
Ce modèle des années 60 aura finalement inspiré un modèle bien plus récent, l’Alfa Romeo 4C. Il m’aura fallu voir le modèle historique dans ce musée pour comprendre un peu plus l’histoire de cette 4C.
Alfa Romeo et la compétition automobile
Une chose est sûre c’est que la marque est fière de son palmarès en compétition, d’ailleurs le sous-sol du musée y est consacré. Et un mur liste même toutes les victoires avec les pilotes, c’est assez impressionnant (surtout pour une néophyte comme moi).
Pour rester dans l’univers 33, voici son évolution en compétition :
- 1967 : la première participation de la 33 (en version Periscopio) à la course de côte de Fleuron en Belgique se solde par une victoire (pilote : Zeccoli)
- 1968 : Les Alfa 33.2 prennent les 2ème et 3ème places à la Targa Florio et remportent la victoire au Mugello, s’adjugeant la 3ème place au classement du championnat du monde des marques.
A signaler leurs victoires de classe aux 24 heures du Mans (4,5 et 6ème places), au Nurburgring, à Imola ou à Daytona. - 1969 : arrivée de la 33.3 et première participation à Sebring.
- 1971 : Victoires de la 33.3 à Brands Hatch, à la Targa Florio et à Watkins Glen. 2ème place du championnat du Monde. Elle remporte également le championnat d’Europe de course de côte
- 1972 : L’Alfa 33 TT3 (avec châssis tubulaire) termine 2ème du championnat du monde.
- 1973 : apparition de la 33 TT 12 à Spa
- 1974 : Triplé de la 33 TT 12 à Monza
- 1975 : Les 33 TT 12 remportent 7 courses sur 8 et s’adjugent le championnat du monde
- 1977 : les Alfa 33 SC 12 gagnent toutes les courses de la saison et le titre mondial
Mais Alfa Romeo c’est aussi tous ces modèles qui ont traversés les époques dans différentes disciplines sportives.
D’ailleurs si vous souhaitez voir une Alfa Romeo 33 TT 12, il y en a une exposée en ce moment (avec d’autres modèles mythiques du groupe) au Motorvillage Paris pendant l’exposition éphémère nommée « Per l’amore della Corsa »… C’est jusqu’au 21 novembre 2017 alors dépêchez-vous (plus d’informations : MotorVillage Paris)
Empruntez « La macchina del tempo » pour remonter jusqu’en 1910
Il aura fallu attendre juin 2015 pour que ce musée situé à Arese prenne sa forme actuelle avec ses différentes salles pouvant accueillir le public curieux d’en savoir plus sur la marque. Avant (de 1976 à 2011) il n’ouvrait ses portes qu’aux groupes et sur réservation, et franchement on peut dire que c’était du gâchis. Même s’il ne s’agit pas d’un gros musée (quand on compare à celui de BMW par exemple) avec 69 modèles exposés, il mérite de retracer une partie de l’évolution d’Alfa > Alfa Romeo, de mettre en valeur quelques collaborations audacieuses en terme de design et de mettre en valeur le patrimoine sportif (dont on parlait au dessus).
Il y a surement bien d’autres modèles qui mériteraient d’intégrer ce musée, mais celui-ci n’est pas figé dans le temps, pour preuve l’exposition temporaire autour de la 33 Stradale.
Alors je vous propose de faire une visite virtuelle … et en partant du plus récent et en remontant dans le passé (sens inverse de la visite)
Un étage nommé « bellezza » (beauté) fait la transition entre la machine à remonter le temps et la compétition, on y découvre quelques concepts signés de grands noms italiens (Touring, Bertone, Zagato…) et quelques autres beautés italiennes de la marque.
Très intéressant aussi à l’entrée du musée, l’histoire du logo que je ne traiterais pas ici puisque Boitier Rouge a fait un article très complet à ce sujet
Infos pratiques : le musée est ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10h00 à 18h00
Tarif : 12€
site web : https://www.museoalfaromeo.com/
Le petit bonus
Le complexe dispose d’une petite piste sur laquelle évoluent à certaines occasions des véhicules de la collection. Nous avons pu voir rouler et monter à bord d’une des voitures en cours de restauration, il s’agit d’une 750 Competizione…. Très impressionnante la « mamie » (1955 quand même) et magnifique restauration ! Que du bonheur …
Merci Alfa Romeo pour cette journée qui m’a permis d’apprendre énormément en laps de temps réduit, j’aime ces journées là !
Et j’espère que cette visite virtuelle que je partage avec vous (lecteurs) vous aura plu et que vous prendrez peut-être un jour le temps de faire un saut dans le Museo Storico d’Arese 🙂
Le charme, le charme, le charme de ces machines… charme auquel j’avoue avoir succombé dès mes premières années. J’en suis à ma sixième, et toujours le même rêve mais aussi le même regret: par manque de place, je revend ma machine adorée à chaque nouvelle adoption. Du coup, je me venge en gardant TOUTES mes motos.
C’est des passions un peu envahissantes 😉
Je suis totalement fan de la Stradale : oui un coup de crayon étonnant, presque idéal. A part peut-être les ouvertures de roues qui ne sont pas cohérentes avec l’arrondi des pneumatiques surtout à l’arrière. Mais avec vos prises de vues ça ne se voit pas 🙂 Et puis une auto sans rétroviseurs ça l’affine au point que sur certains modèles ils sont placés à la japonaise sur les ailes. C’était l’objectif de ma visite à Milan !!! Dommage que l’on n’y ait pas vu la Sprint des années 80.
30 litres au cent à l’époque c’était quand même beaucoup. Une petite auto faisait du 7 litres, une familiale plutôt 9 litres et une sportive dans les 16 à 20 litres. Mais c’était très « mode » de glisser du gros moteur type Amérique comme dans les Lamborghini, Maserati, Iso Griffo qui faisaient toutes du 25 à 30 litres au cent. A sa façon (ingénieurs passionnés) Alfa Roméo a montré qu’il dominait totalement le sujet. Et vue en vrai cette Stradale impressionnante sur photos est plutôt une petite voiture, à peine plus body buildée que la Berlinette Renault A110. Merci beaucoup pour votre article 🙂