Un SUV encore… oui mais là on touche quand même à LA marque qui invite à l’évasion (et même à la grande vadrouille) avec ses 4×4 depuis des années. Autant je n’adhère pas vraiment au mouvement massif des marques généralistes qui se lancent dans du (pseudo) SUV, autant quand les acteurs du 4×4 comme Jeep viennent essayer de récupérer leur place dans ce marché, cela me semble stratégiquement cohérent. Mais alors comment se place ce nouveau Jeep Compass dans la masse des SUV Compacts surtout en arrivant aussi tardivement sur le marché ?
Un design tranché façon Jeep
Deux finitions étaient en test pendant cet essai : le Jeep Compass Limited et la version plus radicale Trailhawk. Deux styles assez musclés, un plus adapté à l’environnement urbain et l’autre parfaitement dans son univers en pleine nature.
De face, le Jeep Compass en finition Limited fait très massif avec sa calandre avant et ses chromes, on retrouve toujours les 7 ouïes symbole de la marque, mais le tout semble avoir retrouvé du caractère, ce qui était moins le cas sur le Renegade qui fait plus « jouet » pour grand enfant à mon goût. Le Limited en impose alors qu’à côté la version Trailhawk semble du coup plus aérienne avec son avant biseauté pour mieux franchir les obstacles. D’un autre côté, le Trailhawk a sorti les peintures de guerre avec un sticker noir mat sur le capot et son toit noir (en option), tout ça pour dire qu’il n’est pas là pour rigoler.
Quand on continue le tour du Compass, on remarque forcément les larges passages de roue renforcés identiques sur les deux finitions, comme quoi le Limited n’est pas qu’un SUV Urbain, il cache plus d’un tour dans son sac. Et quand on passe derrière c’est finalement le Trailhawk avec son solide crochet de remorquage qui se démarque, même si l’arrière est moins sculptural que l’avant et le profil. C’est d’ailleurs la ligne de toit qui donne un aspect assez dynamique à l’ensemble sur ce Compass.
Si au jeu du design extérieur le Jeep Compass peut marquer des points par une certaine singularité ou originalité (et ce sans renier l’ADN de la marque), que donne-t-il une fois que l’on en prend le volant ?
Derrière le volant du Jeep Compass
Je dois avouer que quand j’ai pris place derrière le volant, j’ai eu besoin d’un moment pour m’adapter au gabarit, cela m’a surpris car avec le Skoda Kodiaq (qui est plus imposant) je n’avais justement pas eu cette sensation, bref je ne me l’explique pas, mais heureusement au bout de 15 minutes j’avais fini par prendre mes marques. Pour information, les dimensions de la bête sont : 4394 x 1819 x 1644 mm pour un poids de 1.615 t pour les modèles en 4 roues motrices (et même 1.7t pour notre Trailhawk).
Le parcours que nous avions longeait la côte portugaise en traversant de nombreuses villes côtières dont Estoril, c’est donc surtout à 50km/h que nous avons roulé de nombreux kilomètres. Alors à cette vitesse, on note que le véhicule est confortable, la position de conduite est plutôt agréable et les trottoirs comme les ralentisseurs ne sont pas vraiment plus gênant que des fourmis…
Si on augmente le rythme, le Compass garde des mouvements de caisse pas si mauvais (mais pas forcément le meilleur de sa catégorie non plus), on aurait pu craindre quelque chose de plus mou venant d’une américaine, on sent quand même l’adaptation au marché européen et c’est une bonne chose. Par contre pour moi il y a quelque chose qui pêche au niveau de la motorisation, ou du moins de la combinaison entre la boîte et le moteur.
J’ai testé le Trailhawk dans sa motorisation diesel 170ch avec la boîte à transmission automatique 9 rapports ainsi que le Limited en 140ch avec également la transmission automatique. Et finalement peu importe la puissance affichée sur la fiche technique, on peine à catapulter le Compass vers la lune, en même temps ce n’est pas non plus son rôle… Mais tout ça pour dire que quand on doit s’engager en ville, il vaut mieux avoir anticipé son coup car on manque de réactivité. Alors est-ce lié au poids de la bête (ratio poids / puissance) ? Est-ce la transmission automatique 9 rapports qui lisse trop l’accélération pour éviter les à-coups ? Franchement je ne sais pas, il aurait fallu tester la version 140 ch en boîte manuelle à 6 rapports pour affiner les hypothèses.
Ce n’est certes pas un modèle que l’on achète pour sa sportivité ou son dynamisme, mais personnellement j’aime les véhicules qui permettent des réactions instantanées (ou rapides), je m’y sens plus en sécurité (et oui pour moi pas besoin d’être installée en hauteur pour avoir cette sensation). Pour ceux qui roulent cool et pépère tout au long de l’année, je vous rassure vous ne serez pas gêné par cela, conduite en mode « bon père de famille » approuvée…
Les combinaisons possibles pour le nouveau Compass :
- 1.4 l Essence de 140 ch / transmission manuelle à 6 rapports / deux roues motrices uniquement
- 1.4 l Essence de 170 ch / boîte automatique à 9 rapports / uniquement en transmission intégrale
- 1.6 l Diesel de 120 ch / boîte de vitesses manuelle à 6 / deux roues motrices uniquement.
- 2.0 l Diesel de 140 ch / boîte manuelle à 6 vitesses ou à la transmission automatique à 9 rapports / traction intégrale.
- 2.0 l Diesel de 170 ch (uniquement dispo sur Limited, Trailhawk et la version de lancement « Opening edition ») / transmission automatique à 9 rapports / traction intégrale.
[UPDATE en 2019 : j’ai eu l’occasion de reprendre le volant du Jeep Compass lors des Jeep Winter Expérience, où j’ai eu l’occasion de tester le Jeep Grand Cherokee Trackhawk, mais revenons sur le Compass. Alors que j’avais trouvé l’association boîte automatique / moteur étrange en 2017, comme s’il y avait une latence vraiment importante entre les deux, je n’ai plus eu cette impression sur le modèle essayé en 2019. En discutant avec les représentants de la marque, il semblerait que lors de notre essai de 2017 (celui que vous lisez actuellement) nous avions des modèles de pré-séries qui ont pu être mal réglés. Reste que le Jeep Compass n’est toujours pas une sportive, mais il semble juste de préciser que je n’ai plus eu cette crainte de m’engager sans savoir si la voiture réagirait à temps ou en décalé, elle avait le répondant nécessaire quand cela s’avérait nécessaire. Retour à un comportement plus prévisible pour un SUV de ce type. ]
Le vrai plus du Compass par rapport à la concurrence
Là où ce modèle sort vraiment des sentiers battus et invite la concurrence à se rhabiller, c’est sur ses capacités de franchissement. Et c’est encore plus vrai avec la finition Trailhawk que nous avons testé sur un parcours off-road, pas forcément insurmontable, mais déjà bien compliqué pour bien des SUV compact disponibles sur le marché.
Comme je ne suis pas vraiment une pro du sujet, je ne vais pas m’amuser à comparer ses compétences avec le reste de la famille Jeep. Mais pour ce qu’on en a testé, il devrait déjà couvrir les besoins de bien des aventuriers du dimanche… Ce serait même un véhicule assez tentant pour s’engager sur les routes de la Death Valley aux USA.
On se sent donc en sécurité hors des chemins macadamés, tout comme sur la route avec des météos dégradées.
Habitacle & Technologies embarquées
Revenons à l’intérieur quelques instants, en fonction des finitions vous trouverez quelques différences, mais globalement l’esprit reste le même. On n’a pas un environnement réellement novateur mais on sent des progrès de la marque dans le choix des éléments, ça reste dans l’ensemble assez plastique (même si ça semble un gros mot maintenant) mais de meilleure facture et avec une meilleure qualité d’assemblage.
Après tout cela reste un véhicule avec lequel on peut barouder et en famille car on est bien installé à l’arrière, alors la ronce de noyer ça peut faire tâche (oups je crois qu’une autre marque le fait). Le confort est là et surtout l’infotainment est assez complet. Trop peu de temps pour réellement juger de son utilisation au quotidien, mais il y a énormément de paramétrages possibles via l’écran tactile et on peut bien sûr connecter son smartphone (iPhone ou Android) à l’auto avec ce nouveau système Uconnect.
A cela s’ajoute aussi de nombreuses aides à la conduite et à la sécurité active, de quoi rouler l’esprit tranquille.
En quelques mots
Je pense que ce Jeep Compass est plutôt réussi et assez homogène dans sa proposition. Il devrait séduire les clients intéressés par ce segment du SUV compact, même si une grande partie ne va jamais l’utiliser pour du off-road (c’est donner de la confiture au cochon quand même). C’est un produit qui ressemble assez à l’ADN de Jeep, il ne dénote pas dans l’offre de la marque, d’ailleurs certains médias l’appellent même le « petit Grand Cherokee », donc ça doit vouloir dire que sa filiation ne fait aucun doute.
Coté prix, le Jeep Compass débute à 24 950€ pour la version essence 140 ch (boîte manuelle / 2 roues motrices) en finition sport… pour tourner autour des 40 000€ (hors option) de nos modèles de tests le Limited Diesel 140 ch boîte auto (à partir de 38 950€) et le Trailhawk diesel 170 ch (à partir 41 650€).
Et puis si vous avez des enfants, amusez-vous à leur faire chercher les « easter eggs » (oeuf de pâques en traduction littérale, il s’agit de petits clins d’oeil / blagues d’ingénieurs qui prennent forme de petits éléments graphiques rappelant la marque) qui sont cachés à l’intérieur comme à l’extérieur de la voiture, ça pourrait les occuper un moment puisqu’à priori même le directeur de Jeep n’est pas sûr de les avoir tous trouvés 😉
>> Lire les autres essais Jeep
La pub Jeep Compass 2017 – recalcul en cours …
J’avais découvert cette publicité en avant première pendant la conférence de presse et j’avoue que j’aime bien l’idée du changement d’itinéraire… je vous laisse la découvrir :