Je continue ma découverte de la gamme Skoda (après le Kodiaq au mois de Mars) en vous parlant aujourd’hui de la Skoda Octavia RS que j’ai pu tester sur les routes autrichiennes. Pour rappel, l’Octavia se décline en berline (limo) ou break (combi), et dans une version baroudeuse « Scout » (que j’ai également testé). Aujourd’hui il n’est pas question de vous parler de l’Octavia classique (ni de la Scout), mais bien de sa déclinaison plus sportive nommée « RS » qui existe aussi bien en diesel qu’en essence.
Côté esthétique
Comme le reste de la gamme, l’Octavia RS se met à jour en 2017 et est présentée avec sa nouvelle face avant intégrant les doubles optiques et la calandre signature de la marque. Pour le reste, la RS dans sa version berline ou Combi dispose d’un châssis sport rabaissée de 15mm. Ses voies arrières sont aussi plus larges (+ 38mm) que les Octavia standards.
Avec des jantes de série de 18″ (ou 19″ en option), ses étriers de frein rouges, les sorties d’échappement spécifiques et le spoiler avant et arrière (surtout visible pour la berline), on peut dire que la version RS s’encanaille par rapport au reste de la famille. Maintenant je trouve que c’est bien moins flagrant sur la version combi qui reste globalement assez sage, alors que je trouve la berline plus expressive de son caractère sportif.
Si je devais donc départager la version « limo » de la version « combi » sur la question du design extérieur, c’est clairement la berline qui fait le mieux ressortir l’aspect plus dynamique de cette finition RS. Pas de chance pour moi, je n’ai pas eu l’occasion de tester la version berline (très demandée sur cette journée d’essai) mais seulement la RS Combi dans sa version diesel et essence (finalement c’était le match le plus intéressant).
Octavia RS diesel ou essence ?
Si on regarde les ventes de la version précédente c’est le diesel qui semble s’imposer dans le coeur des acheteurs, mais est-ce vraiment pour ses capacités ou par facilité ? Pour avoir testé les deux motorisations, je peux vous dire qu’il n’y a pourtant pas photo.
Voici les deux motorisations disponibles actuellement :
- moteur 2.0 TDI 184ch – 380 Nm de couple (de 1750-3250 tr/mn)
- moteur 2.0 TSI 230ch – 350 Nm de couple (de 1500 à 4600 tr/mn)
Sachant qu’à partir du mois de juin 2017, il y aura également la RS 245ch que vous avez peut-être aperçu au salon de Genève mais qui n’était pas disponible lors de notre essai.
Les deux motorisations sont commercialisées en boîte manuelle ou DSG6, et le TDI est même disponible dans une version à transmission intégrale associée à la DSG. J’ai d’ailleurs testé la version TDI en DSG6 4×4 et l’essence en boite manuelle. Lors de cette journée d’essai, il était possible de tester les voitures sur piste ou sur route, comme pour moi il est peu probable qu’on emmène une Octavia RS sur piste, je me suis concentrée sur des boucles routières identiques histoire de m’approcher au plus près du besoin « quotidien » d’un acheteur de ce modèle.
Et sur cet exercice de la boucle routière, mon avis est net et assez tranché. La motorisation diesel m’a vraiment frustrée, je suis ressortie de la voiture avec des émotions plus que mitigées et presque pressée de rendre les clés. Alors je précise de suite, la voiture n’est pas mauvaise et son comportement routier est plutôt sain, mais son moteur diesel est bruyant et la boîte DSG pour le coup me semblait mal adaptée (comme si elle avait un temps de retard), alors que lors de mon essai du Kodiaq en TDI j’en avais été ravie.
Alors est-ce que j’en attendais trop ? C’est fort possible. En fait, j’ai du mal à comprendre l’intérêt de cette « RS » en diesel, enfin avec un moteur TDI de seulement 184ch. On pourrait penser que je fais du « diesel bashing », mais je sors de l’essai du Kodiaq TDI en 150ch et 190ch pour Skoda (donc la comparaison est encore fraîche) et je roule au quotidien avec une BMW 320D (163ch), et c’est peut-être là que je suis restée sur ma faim. La voiture a des appendices de sportive, mais son moteur est à peine plus puissant que ma propre voiture que je considère d’entrée de gamme (20ch d’écart) et pas sportive. Mon jugement est donc surement un peu faussé.
D’où le titre de mon article : est-ce une sportive timide ? En fait très certainement pour la version mazout. Qu’on soit bien d’accord ce n’est pas une mauvaise combinaison, mais je trouve que l’aspect sportif est un peu galvaudé puisque la Superb ou le Kodiaq embarque un TDI 190ch sans avoir la mention « RS », ni le même travail sur leur châssis, etc etc… Mais là où le diesel ne m’a pas séduite, j’ai été beaucoup plus emballée par la version essence.
La version TSI quant à elle est beaucoup plus sympa, alors forcément on a plus de puissance avec 230ch contre 184ch pour le TDI, presque 50ch d’écart, ce n’est pas négligeable surtout quand la différence de couple n’est pas si grande entre essence (350 Nm) et diesel (380 Nm). Mais surtout c’est la sonorité qui change la donne. Voilà une mélodie beaucoup plus douce pour mes oreilles… enfin plus douce… vous m’aurez compris. On a un moteur qui ronronne de joie quand on le sollicite et un échappement qui communique quand on rétrograde, là où le diesel est plutôt à râler quoiqu’il arrive.
Ayant du coup essayé la version essence en boîte manuelle, je n’ai pas pu complètement comparer les deux sur un pied d’égalité, mais au moins j’ai pu jouer un peu plus facilement à taquiner cette RS Combi essence sur les petites routes de campagne. Elle reste quand même globalement sage, mais y a un petit quelque chose qui est bien plaisant, car elle a quand même du répondant et surtout elle n’est pas traître.
Si vous vous posez vraiment la question de la motorisation, c’est à vous de mettre dans la balance : raison (TDI) ou passion (TSI) pour cette Octavia RS ? Côté consommation je ne peux que vous donner les chiffres du constructeur (sur un essai aussi court, on ne peut pas juger des consommations) avec d’un côté environ 5.0l/100 en mixte pour le diesel et 6.5l/100 pour l’essence. Franchement à mon sens il faut vraiment faire beaucoup de bornes pour rentabiliser le diesel avec ce delta et ces bornes vous les ferez avec bien moins de plaisir et de sensations qu’avec l’essence. Alors le plaisir de conduire va-t-il reprendre le pouvoir dans votre choix ? A vous de me le dire…
Habitabilité & vie à bord
Je ne peux pas limiter mon article au choix de la motorisation ou du type de carrosserie, sans parler de l’habitabilité de la voiture. Que l’on choisisse la berline ou le break, vous aurez une vie à bord similaire. Le coffre de la berline est déjà important pour sa catégorie et propose 590l, quand la version break offre 610l, on gagne plus en rabattant les banquettes dans le break que dans la berline, mais ça vous vous en serez douté par vous-même.
On a de la place dans cette Octavia RS à l’avant comme à l’arrière, autant que dans toute la gamme Octavia, le petit plus de la version RS va résider dans les détails de finition un peu plus typés sport : le volant sport, la sellerie exclusive RS (tissu / alcantara ou cuir / alcantara en option), les surpiqûres rouges ou grises sur le volant et la boîte de vitesse, les seuils de portes siglés RS…
Le confort est bon et le maintien des sièges suffisant pour ce niveau de sportivité. Après on n’est pas vraiment dépaysé côté équipement, on retrouve ce qui se fait chez Skoda pour la sécurité et l’infotainment. Quelques options comme le toit ouvrant pourront aussi agrémenter votre choix.
Ma conclusion
Vous l’aurez compris, je n’ai pas été emballée par la motorisation diesel 184ch qui pour moi est plus dans la continuité de la gamme Octavia qu’un saut vers une gamme plus sportive / dynamique comme la RS. Du coup j’ai un peu tendance à vouloir lui mettre la mention « hors sujet », mais après si dans la gamme octavia on veut un moteur diesel un peu puissant, on sera obligé d’opter pour la RS, un peu par défaut plus que par envie d’une « sportive » à mon sens.
Pour moi la vrai Skoda Octavia RS est la RS 230 en attendant que la RS 245 vienne la rejoindre. Parce que le plaisir de conduire c’est un tout, pas seulement un peu de puissance, mais un équilibre entre la puissance, le couple, le comportement général de l’auto, le son qui s’en dégage … et tout simplement le bonheur simple d’en prendre le volant.
Mais comment positionner ce modèle face à la concurrence ? C’est la question que je me suis posée tout au long des essais, et qui revient au titre de l’article. On a quand même une auto qui est un peu timide dans ses spécifications techniques, je pourrais dire que c’est la sportive du débutant, enfin du père de famille qui reste raisonnable. On ne peut pas la classer face aux berlines ou break sportifs allemands premium de Audi, BMW ou Mercedes (puissance et budget complètement décalés), on ne peut pas non plus la mettre face aux petites sportives genre 308GTi, Focus RS, Civic Type R (on s’approche niveau budget mais pas côté confort au quotidien)… On doit créer une nouvelle catégorie genre « voiture des familles raisonnables mais pas toujours sages », là elle trouve une petite place tranquille.
Tarifs 2017 :
Bref c’est un peu plus qu’une simple berline (ou break), ce n’est pas une pure sportive non plus, c’est une voiture dans un budget qui reste raisonnable pour ce niveau d’équipement et de confort… Après tout … Pourquoi pas ! Il en faut pour tout le monde.
Merci, cela donne vraiment envie d’essayer cette octavia RS 230. Possédant une golf SW 122 ch TSI, je suis plutôt du genre raisonnable mais j’ai envie de temps en temps de me faire plaisir et l’octavia RS essence m’attire de plus en plus…
Je dis toujours qu’il faut tester pour en avoir le coeur net … mais ce type de voiture est pratique à la fois discrète et sympa, ça peut-être un bon compromis 🙂
TOUT A FAIT D’accord pour decouvrir la rS combi en 230 tsi
c’est une voiture qui peut répondre a ma demande
pere de famille qui veut une auto sobre mais qu’on peut a peu pres tout demander dans la mesure du raisonable
avec les 4 roues motrice ( depart hivernale oblige)
Je déplore que pour accéder au 184ch, la rs soient imposée. Plus généralement, dommage que l’on ne puisse plus avoir les hautes motorisations avec les finitions basses. Pour moi avec des 16′ en entrée de gamme, en 184 elle aurait été parfaite.
On propose bien des finitions amg, m avec des puissances basses.