Le stand Alpine est probablement l’attraction du salon de Genève 2017, à juste titre car cela fait du sang neuf dans l’univers bien rodé des constructeurs automobiles, il n’a pas désempli sur les deux journées presse, de quoi réjouir toutes les équipes du projet. Après une longue gestation rythmée par des annonces parfois contradictoires concernant la sortie de la nouvelle Alpine, enfin elle est là dans sa version « quasi » définitive que l’on peut voir et toucher.
Moi je ne crois que ce que je vois, un peu comme Saint Thomas, j’évite de m’enthousiasmer uniquement sur la base de photos et vidéos, car c’est une vérité qu’il est trop facile de manipuler. J’attendais donc de voir réellement ce que la renaissance de la marque nous réservait notamment pour ce qui est du design intérieur, car on avait quand même déjà une bonne idée des lignes extérieures. Il ne me manque plus que la 3ème dimension, celle liée à la conduite qu’on nous promet comme pur plaisir de conduire… affaire à suivre.
Si vous suivez de près l’actualité autour du retour d’Alpine, vous saurez déjà probablement tout ou presque sur la voiture, car il y a peu d’informations qui n’ont pas déjà été partagées sur les différents médias et blogs. Donc ne vous attendez pas à un scoop, ici je vais partager quelques réflexions à chaud et informations glanées.
Sur le stand on a pu découvrir l’A110 dans les 3 couleurs disponibles lors des commandes de l’édition limitée à 1955 exemplaires (Bleu Alpine, Blanc solaire et Noir Profond), mais les possibilités seront plus nombreuses sur le modèle de série, même si ce bleu Alpine lui sied à ravir (mais moi et le bleu c’est une longue histoire… je ne suis pas objective). Il faudra attendre un peu pour connaître la liste des options et personnalisations possibles sur la voiture.
Quand on interroge Michael Van Der Sande, DG d’Alpine, sur le choix du nom du modèle (qui pour ma part me laisse perplexe), il nous répond qu’à partir du moment où l’on respecte l’esprit d’origine pourquoi ne pas l’appeler à l’identique (ndla : humm pour faciliter la communication par exemple…). La berlinette de 1962 renaît donc sous les traits de cette A110 version 2017, espérons qu’elle séduise autant les fans dans le temps.
Revenons sur quelques unes des caractéristiques de la bestiole :
- Poids : 1080 kg (hors option)
- Dimensions : 4178 mm x 1798 mm x 1252 mm (compact et basse sur pattes)
- Moteur : moteur turbocompressé à injection directe, 1,8L, 4 cylindres (en position centrale arrière)
- Puissance / couple : 252 ch / 320 Nm
- Ratio poids/puissance : 4,3 kg / ch
- Vmax : 250 km/h
- 0 à 100 km/h : 4.5 secondes
- Boite de vitesses : DCT Getrag à embrayage humide et 7 rapports (pas de boîte manuelle prévue)
- Réservoir : 45L (vite rempli et vite vidé lol)
- Coffres : < 200L (100L à l’avant et 96L à l’arrière)
- CO2 : en cours d’homologation normalement inférieur à 140 g/km (soit moins de 500€ de Malus)
L’Alpine A110 se veut polyvalente, aussi bien agile sur circuit mais aussi confortable au quotidien, elle allie donc performances et confort dans un format de berlinette. Cela sera à vérifier sur la route, en tout cas je note qu’avec deux coffres pas bien grand (100L max par coffre), il vaut mieux être célibataire parce que partir en WE en couple risque d’être un peu tendu avant même le départ (avec 75L de moins que le Boxster 718 c’est serré). J’espère qu’ils ont prévu de commercialiser les bagages qui vont avec les coffres.
En tout cas chez Alpine ils sont persuadé que l’A110 peut être la voiture unique, oui pour aller tous les jours au boulot quand on est seul (j’approuve), mais pour aller faire les courses il vaudra probablement mieux opter pour la livraison à domicile (et je ne parle pas du passage chez Ikea, c’est une des raisons pour avoir lâché ma 350Z qui avait un coffre plus important). 😀
Penchons nous sur l’intérieur un moment, c’était ce que j’attendais de découvrir au salon pour lever un doute qui me restait à propos de cette Alpine. On ne va pas se le cacher, je me demandais vraiment si on pourrait avoir un intérieur pas trop « Renault » dans cette A110. J’avais un peu peur de me retrouver dans un intérieur Renault Sport un peu amélioré (et pour avoir conduit une Megane F1 Team pendant un moment ce n’était pas vraiment l’extase côté intérieur), alors quand j’ai passé la tête pour découvrir l’intérieur j’ai été soulagé.
L’Alpine A110 a une vrai identité au niveau de l’habitacle, alors la planche de bord n’est pas l’élément le plus marquant car hélas un poil trop classique, mais la partie centrale avec les commandes de la boite de vitesses donnent du caractère à l’intérieur avec quelques inserts carbone pour relever le tout. J’aime aussi les sièges alcantara et cuir damassé qui donnent un mix de confort / sportivité comme ce que l’on retrouve chez quelques premium allemands.
Coté prix, on est dans la gamme Premium avec un tarif entre 50 et 60 000€ hors option. La première édition s’est vendue à 58 500€ dans une configuration imposée. Les showrooms vont commencer à faire leur apparition avant fin 2017 en commençant par celui de Boulogne Billancourt en mars 2017. Une 60aine de partenaires sera sélectionné parmi les meilleures concessions Renault dans toute l’Europe occidentale, on devrait avoir une 20aine de points de vente en France tenus par des spécialistes de la marque Alpine. L’objectif n’est pas forcément de vendre plusieurs dizaines de milliers d’A110, mais quelques milliers suffiraient grandement à la marque.
Que l’on adhère ou non à la renaissance d’Alpine, on doit admettre que c’est un projet joliment mené. Construire en France une voiture sportive sur un positionnement premium, on n’y croyait plus. Même si le sourcing des pièces fait appel à des fabricants étrangers reconnus (comme Brembo pour le freinage, Otto Fuchs pour les jantes, Sabelt pour les sièges…) c’est bien une voiture française qui nous est présentée ici à Genève, fabriquée à Dieppe avec le savoir-faire des bureaux d’étude du Groupe Renault du Technocentre à Guyancourt et de Renault Sport aux Ulis.
Bravo à Alpine, apparemment le succès est au rendez-vous sur le salon de Genève… on attend la suite 🙂
Comme je le disais sur twitter, elle n’est pas très adaptée pour les papas pressés. Néanmoins je suis content du retour d’Alpine, et la sportivité comme la qualité semblent être au rendez-vous.
Comme toi, j’avais peur de découvrir un intérieur Renault-like, et on ne peut pas dire que les derniers intérieurs Renault me plaisent… Ouf ! Ils ont décidé de faire autre chose, et ça a l’air digne des standards premium en vogue.
Seul truc que je n’aime pas sur cette Alpine : les jantes, qui font trop basique à mon goût.
Sinon comme toi, je préfère la version bleue mais je ne suis pas très objectif : ma Mazda est bleue aussi 😀
On entre dans la gamme des voitures pour plaisir solitaire (ou de couple sous certaines conditions) 😉
Reste une seule inconnue pour moi, est ce que la conduite est vraiment aussi bonne qu’ils nous le disent chez Alpine. Michael Van Der Sande a l’air convaincu de ce qu’il avance …
« Du moment qu’on respecte l’identité d’Alpine…. »
10 cm de plus que la plupart des Alpine en hauteur, un SCx qui en prend plein la gueule, deux points forts de l’identité Alpine bafoués à mon sens…
On saluera le travail des équipementiers, mais au final pas d’innovations, on a du Clio (GMP, intérieur revendu à prix Alpine) un look néo-rétro dans un gabarit difforme, composé de gimmick repompés, un coupé avec un peu trop de Renault visible, dedans, très en deça de ce que l’on pouvait attendre, niveau look, après les excellents concepts car DeZir, Vision GranTurismo et recemment TreZor….Tout ça pour vendre, jusqu’à reprendre le A110 en version anglaise à toutes les sauces A One ten…
Bon les 10cm en plus c’est la tendance globale j’avais d’ailleurs fait un article au sujet de la prise d’embonpoint des autos 🙂
Pour le reste je suis d’accord en étant bien moins radicale … on sent une grosse déception / frustration dans ce commentaire (et ceux Facebook)
Hello Raphaelle
Appartenant à la catégorie des VKKR (vieux kons ki râlent) et ayant roulé Alpine toute ma vie d’automobiliste avec le maintien de la passion Alpine pendant la longue traversée du désert je suis en mode dubitatif entre le grand bonheur du retour de la marque légendaire au A fléché et des réticences devant le résultat surtout quand les responsables se gargarisent de référence à l’ADN.
Personnellement je la trouve trop haute, trop lourde, trop recours à l’électronique embarquée, trop Premium car ont été oubliées au passage légèreté, simplicité,maniabilité.
Je sais les voitures ont pris de l’embonpoint et le poids annoncé de la nouvelle 1080 kgs est curieusement celui de la R 17 Gordini et de l’ A 310 qui en leur temps avaient été critiquées par les journalistes car trop lourdes.
Il reste le juge de paix , les essais qui détermineront si cette berlinette est maniable et fournisseuse d’un plaisir de conduire inimitable .
Personnellement en écoutant le discours de présentation de Michael Van der Sand j’ai noté cet exploit qui a consisté à ne pas citer Jean Rédélé !
Quant au choix du nom, nous avons eu droit à A 120 puis AS 110 enfin retour à A 110 ou plutôt Hé Oine Taine et finalement Oine Taine, normal le discours était en anglais, la campagne de lancement aussi « Alpine is back » au cas où le monde entier ne comprendrait pas « Alpine est de retour ». Certes l’international est visé mais les marques allemandes l’ont démontré pas de marchés export sans un fort marché intérieur.
En bref je me sens un peu comme le cocu magnifique d’une histoire qui ne m’appartient plus.
PS : J’espère qu’avec ses qualités (nombreuses) et des défauts (qui pourront être gommés) la nouvelle berlinette va relancer la marque Alpine.
Même si je n’ai pas été une conductrice ou une fan d’Alpine depuis le siècle passé, je pense que je peux comprendre les doutes et frustrations qui subsistent à l’annonce de cette « A One Ten ». Je les partage aussi en grande partie même si je veux garder espoir que la conduite de la bestiole sera une bonne surprise (du moins à la hauteur de ce qu’ils nous promettent).
A mon avis il ne faut pas s’attendre à retrouver les sensations de l’A110 des années 70, les voitures ont changé, les conducteurs modernes veulent autre chose… c’est d’ailleurs pour ça que les anciennes A110 ont une quote d’enfer (presque le double du prix de la neuve à ce que je vois en annonce). Je pense que l’erreur d’Alpine est de trop vouloir jouer sur la nostalgie alors que la voiture (et la marque) n’a plus rien à voir (si ce n’est un vague héritage)… à mon avis c’est une mauvaise idée. Quitte à faire renaître une marque autant se tourner vers l’avenir que s’appuyer trop fortement sur le passé, car ils n’arriveront pas à vraiment plaire aux fans de la première heure ainsi.
Le pari de faire une nouvelle berlinette est en passe d’être réussie mais à force de confondre faire savoir et savoir faire, Renault et Alpine se sont pris un peu les pieds dans le tapis.
Près de 1955 clients passionnés se sont arrachés les bons de commande de la série « Première Edition » par téléphone intelligent interposé ( les clients d’Alpine n’ont même pas été prévenus directement !) en versant un acompte de 2000 euros. Et depuis rien pour ces malheureux clients, la communication Renault Alpine se révélant nulle car inexistante.
Il est compréhensible que ce projet industriel ait pris du retard, il est probable que la nouvelle A110 soit une voiture réussie (sympa cette idée de privilégier la recherche de poids léger plutôt que la puissance aveugle) avec le retour à une voiture agile pour aller danser dans les virages.
Il semblerait qu’il n’y ait plus de grands communicants chez Renault depuis ….le jour G !