Je n’aime ni les SUV, ni la neige, mais pourtant quand Skoda m’a proposé l’essai du Skoda Kodiaq dans les Alpes Suisses début Mars j’ai dit « oui »…. elle n’est vraiment pas nette la nana ! 😀 Donc avant de commencer à parler de la voiture je vais juste mettre les choses dans leur contexte, comme ça vous savez où vous mettez les pieds.
Pourquoi j’ai accepté l’essai d’un SUV…
Ceux qui connaissent bien le blog savent que je tacle régulièrement les SUV, tout simplement parce que je trouve leur intérêt urbain bien limité (et comme la plupart finissent en ville ou assimilé…), après j’ai une autre vision des vrais 4×4 utilisés comme tel. Tout ça, c’est avant tout une question de goûts et d’habitude de conduite, j’ai bien déjà conduit une Fiat 500 qui montait à peine à 120km/h sur l’autoroute dans les côtes (je n’en suis pas morte…), donc pourquoi pas essayer des SUV même si je n’apprécie pas la conduite haute.
En tout cas je suis prête à tout pour le blog, car ce n’est pas parce que je n’apprécie pas une marque ou un type de carrosserie, que tous mes lecteurs font de même (heureusement 😉 ), mais quoiqu’il arrive je garde mon esprit critique aiguisé.
J’avais une image assez ancienne et imprécise de la marque Skoda, du coup cet essai était l’occasion pour une bonne remise à niveau de ce qu’est cette marque à l’heure actuelle. Et puis un peu comme aux enfants à qui on essaye de faire goûter certains légumes : « avant de dire je n’aime pas, il faut avoir goûté », pour pouvoir critiquer il faut donc tester. Même si j’ai déjà roulé dans des SUV à plusieurs occasions, je n’avais par contre jamais fait d’essai de SUV pour le blog.
A la découverte du Kodiaq
J’avais déjà croisé le Kodiaq au Mondial de l’automobile de Paris dans sa livrée jaune fluo, mais je ne m’étais pas trop attardée dessus (je devais avoir mal aux yeux 😀 ).
Le Kodiaq est un SUV assez trapu, on pourra dire qu’il ressemble a tel ou tel autre SUV (notamment l’Ateca de Seat pour certaines lignes), mais de toute façon les voitures actuelles ressemblent toutes à un ou plusieurs autres modèles. En tout cas sa face avant ne joue pas vraiment dans la finesse et l’élégance, on est plus dans la bête sauvage, et ça tombe bien parce qu’à la base le « Kodiak » est un Ours d’Alaska. On comprend du coup mieux le lien entre le nom et la bête à roues que j’ai eu devant les yeux et entre les mains.
Par contre malgré les apparences ce modèle n’est pas si grand qu’il n’y parait en photo 4,70m de long pour 1.88m de large et 1,68m de haut… c’est 5 cm plus long qu’une Skoda Octavia et 7cm plus large … mais par exemple c’est moins imposant qu’une Ford Mustang (sauf en hauteur). Du coup moi qui n’aime pas avoir l’impression de conduire un Panzer, j’étais ravie car ce format reste encore dans ce avec quoi je suis naturellement à l’aise.
Côté poids à vide, il débute avec 1427 kg pour la version 1.4 TFi de 125ch (en gros moins que ma BMW série 3 E90) pour terminer par contre jusqu’à 1723 kg pour la version TDI 190ch DSG en 7 places. C’est globalement dans les moyennes de ce que l’on trouve dans cette gamme, je suis tellement habituée à des bébés de 1.5t voire 1.6t bien tassée, que j’étais surprise d’entendre le poids de cette petite motorisation essence, mais en même temps c’est proportionnel à la puissance des moteurs.
Dans sa version d’entrée de gamme « Active » le Kodiaq est équipé en jantes 17″et de feux à leds classiques, mais en montant en gamme on retrouve pour la finition style des jantes 18″ de série voire 19″ (au catalogue des options) et les phares full Led à l’avant. Pour comprendre la différence, voici une photo des voitures dans le parking à notre arrivée, vous devriez vite trouver qui est « active » et qui est « style ». La position très relevée des antibrouillard est assez surprenante.
Voilà globalement pour le premier tour extérieur, pour le reste je suis incapable de juger s’il est esthétique ou pas, s’il est équilibré dans ses proportions ou pas, je vous laisse vous faire votre avis.
Pour moi il est assez « masculin » (même si je n’aime pas donner de genre aux voitures), dans le sens où si on ne regarde que l’aspect extérieur face à d’autres modèles comme l’Audi Q5, je me demande si les lignes vont plaire largement aux femmes. Par contre côté équipements intérieurs et tarif, il a de sacrés arguments pour séduire les familles et surtout les mamans, on verra vite comment le marché réagit, depuis novembre 2016 (et jusqu’à février 2017) déjà plus de 500 commandes ont été enregistrées, c’est assez prometteur.
Sous le capot du Kodiaq
Deux motorisations essence et deux diesel sont proposées. On a du 1.4 L TSI de 125 et 150ch pour l’essence et du 2.0 L TDI 150 et 190ch pour le diesel, et c’est ces deux dernières que j’ai eu l’occasion de tester. Et comme je n’étais d’humeur pas très joueuse voire même plutôt feignasse ces deux journées (j’assume), j’ai opté à chaque fois pour des boites DSG.
Mais finalement quand je regarde les chiffres des premières ventes, j’ai essayé ce qui s’annonce comme les combinaisons les plus vendues. Alors qu’est ce que ça vaut plus concrètement sur la route ?
Associés à la boîte DSG (qu’on ne présente plus, je pense que tout le monde connait maintenant ses qualités), ces deux moteurs ne sont pas mauvais du tout. Bien sur ici on ne cherche pas la sportivité, de toute façon les routes suisses invitent naturellement à une certaine sobriété dans la conduite, du coup j’ai joué le jeu de la conduite globalement cool (en les taquinant quand même de temps en temps).
Je suis partie le jour 1 de Lausanne à Montreux puis de Montreux à Gstaad (en passant par des cols) avec le TDI 150 ch, avec deux bonnes surprises dès le roulage en ville, c’est souple et globalement silencieux. J’avais un peu attrapé l’Infiniti Q30 sur le bruit de leur diesel, c’est l’élément qui va me rebuter sur certains véhicules, ici le Skoda Kodiaq passe l’examen, c’est du diesel certes mais pas du diesel *clac* *clac* *clac*…
Idem pour la motorisation 190 ch TDI que j’ai testé le lendemain sur le trajet inverse au départ de Gstaad, il a en effet un peu plus de patate et en version 4×4 il offre plus de sécurité et de confort de conduite pour ceux qui vont s’aventurer hors des agglomérations par tous les temps (les urbains opteront surement pour le TDI 150 en 4×2). Il faut dire que la météo hivernale m’a quand même permis de tester ces voitures dans des conditions un peu dégradées (pluie et neige légère) et le comportement est très sain.
D’ailleurs il y a un point qui m’a agréablement surprise, malgré les routes de montagne, je n’ai pas choppé la nausée. Cela veut dire que les mouvements de caisse sont contrôlés, on n’est pas dans un bateau ivre avec des suspensions trop molles, on n’est pas non plus dans une sportive à suspensions fermes, mais on est dans un compromis plutôt correct avec globalement une bonne tenue de route. Par contre quand on est habitué à avoir des remontées d’information par la direction, là il faut un petit temps d’adaptation au volant du Kodiaq, mais c’est le cas de nombreux véhicules, ces directions très légères (assistées) seront un vrai plus en ville, mais pour les routes de montagne c’est moins funky.
Les équipements « Simply Clever »
J’ai enfin compris le slogan de la marque Skoda, et j’adore l’esprit de ces 1001 astuces qui sont réparties dans toute la voiture. Mince pourquoi ne retrouve-t-on pas certaines de ces petites choses chez tous les constructeurs ? Oui, il y a des idées qui sont communes à plusieurs marques comme le parapluie dans la portière que l’on trouve aussi chez Rolls (pas le même tarif), le protège portière qui existe chez Ford, mais il y a tellement de ces petites choses dans le Kodiaq que je n’ai pas eu le temps de toutes les voir.
Pour lister quelques unes de ces idées « pratiques » :
- Parapluie dans les portières avant
- Lampe amovible dans le coffre (la prise 12V dans le coffre que je trouve pratique)
- Range ticket de parking
- Le grattoir à givre dans la trappe à essence
- Les baguettes de protection pour les arrêtes de portière (très utile pour ceux qui ont des box étroits ou qui se garent des parkings pas larges)
- La communication In Car qui amplifie la voix des passagers avant vers les passagers arrière via les haut-parleurs
- La tablette amovible pour les places arrières qui intègre un porte gobelet
- La double boîte à gant (dont une que l’on peut réfrigérer)
- Le rangement sous le siège passager
- Et pleins d’accessoires malins pour le coffre en option…
C’est des points de détail avec lesquels on peut facilement composer sans avant l’achat, mais je pense qu’une fois qu’on est habitué à ces petites choses, retourner dans des voitures qui ne sont pas pensées avec la même optique « pratique » ça doit être un peu rageant.
Et pour le reste de la vie à bord
Je pense que les clients du groupe VAG ne seront pas vraiment dépaysés par les équipements notamment pour ce qui est du régulateur de vitesse (+ autres organes de sécurité et de conduite assistée), le GPS /infotainment et le confort des sièges. J’aurais même tendance à recommander la finition « Style » de manière à jouir de tous les équipements « premium » que l’on pourrait avoir dans des voitures au budget bien plus important.
Même si la montée en gamme de Skoda est visible, les planches de bord rappellent quand même que l’on est quand même positionné dans des budgets plus raisonnables (moins de cuir mais plus de plastique), donc un peu en dessous de la référence du premium « allemand » tout en leur empruntant quand même pas mal de choses. J’ai notamment bien apprécié les sièges et le système d’infotainment, bref le Kodiaq n’a pas à rougir face aux concurrents.
Si vous n’êtes pas du genre à trimbaler des enfants en bas âge mais plutôt des ados ou des adultes, les places arrières profitent d’un bel espace pour les jambes (et pour la tête). Par contre la configuration 7 places sera un peu moins généreuse pour la dernière rangée et le coffre, pourtant d’une belle taille, se retrouve sacrément amputé en 7 places : 270 litres en 7 places, 720 litres en 5 places et 2065 litres en deux places.
Mes conclusions
Puisque je ne peux pas lutter contre la tendance du marché, le Skoda Kodiaq est donc un SUV adapté aux familles, voire même aux familles recomposées avec son modèle 7 places (vous savez ces familles qui passent de 1 / 2 enfants à 4 / 5 du jour au lendemain ou presque). De toute façon, ce n’est pas vraiment plus moche que les monospaces (roooh désolé je n’ai pas pu m’en empêcher).
Il offre un bon rapport qualité prix débutant à partir de 24 950€ pour la version 1.4 TSI 125 boîte manuelle en finition Active (5 places). Pour ma part j’ai testé le 2.0 TDI 150 DSG7 finition style 5 places qui démarre à 38 450€ et le 2.0 TDI 190 DSG7 4×4 Style 7 places à partir de 42 470 €.
Ce véhicule offre un bon confort, des motorisations qui correspondent assez bien à l’usage qui va en être fait (du moins pour les deux diesel que j’ai testé) et la DSG est vraiment un plus (surtout pour les urbains). Il est malin et adapté aux besoins et tendances actuelles, plus simple que d’autres modèles concurrents (y compris dans le groupe VAG) mais efficace, et c’est ce qui correspondra à bien des besoins d’acheteurs de SUV.
Skoda a exposé au salon de Genève deux nouvelles finitions du Kodiaq : Scout et Sportline (avec une petite préférence pour la seconde pour ma part). Je ne peux dans tous les cas que vous invitez à aller le tester en concession si mon article vous a intrigué / intéressé. En attendant, j’ai changé la vision que j’avais de la marque Skoda et je suis curieuse de découvrir d’autres modèles … affaire à suivre.
Toutes mes photos du Skoda Kodiaq :
Désolé la qualité des photos est moyenne, la météo nous a laissé dans le gris et souvent sous la pluie / neige … voici ce qui est exploitable
Deux vidéos :
La publicité TV que j’aime assez et une vidéo réalisé par un drone sur la session d’essai précédent la mienne (merci Airbuzz pour la vidéo).
https://www.youtube.com/watch?v=cxGlC_q7DY8
j’ai repéré le Kodiaq pour devenir la familiale de la maison parmis d’autres modeles dont le 3008, ton essai me donne envie de l’essayer (ps encore fait) par contre tu ne parles pas du tout des consos. c’est volontaire ou pas ?
Il ne faut pas hésiter à aller l’essayer enfin au moins le voir en concession pour se faire une vrai idée, par contre je ne peux pas dire s’il est meilleur ou moins bien que le 3008 je ne l’ai pas testé donc à toi de te faire un avis sur la question.
Pour être honnête souvent quand on fait des essais organisés, je ne fais pas du tout attention aux consommations et c’est le cas avec le Kodiaq c’est pour ça que je n’en ai pas parlé. Si c’est juste pour sortir le chiffre de la brochure ça n’a aucun intérêt, je préfère alors m’abstenir. 🙂
Si jamais tu succombes au Kodiaq n’hésites pas à venir me laisser un commentaire pour partager ton ressenti !
Merci pour vos commentaires Madame. Il est si rare de voir des personnes du sexe feminin aimer les voitures.
Bonjour,
il est plaisant de lire cet article qui respire la franchise. Merci.
Je viens de me décider pour un Kodiaq 4×4 2.0l TDI 190, afin de pouvoir tracter mon bateau et pouvoir le sortir des ports sans craindre les mauvaises surprises. Je compte sur son volume de coffre pour être en mesure soit de transporter ma petite famille, soit pour emmener tout mon matériel (et si cela peut faire les deux c’est encore mieux).
Mon choix est motivé par un compromis entre prix – capacité de traction – confort à bord. Les essais que j’ai pu réaliser ont montré un véhicule silencieux, extrêmement confortable.
Il me reste à voir ce qu’il donnera lorsqu’il faudra tracter les 800kg (bateau + remorque).
La boite est juste bluffante, et moi qui en était resté aux antiques boites auto d’il y a 15 ans, je mesure les progrès accomplis en la matière.
Merci encore pour la qualité et la sincérité de vos reportages.