On a déjà noté la grande influence des smartphones sur l’évolution des moyens de communication au sein de la voiture. On le remarque sur l’évolution des ordinateurs de bord et autres systèmes médias avec des navigations et interfaces similaires aux smartphones. Il y a également le domaine des véhicules électriques que se nouent des partenariats entre marques automobiles et grands groupes high-tech pour les questions de batteries.
Du smartphone aux automobiles :
Mais le plus grand progrès inspiré par les smartphones pourrait être l’arrivée du Gorilla Glass sur les vitrages extérieurs des véhicules automobiles. C’est en tout cas le pari que fait Ford sur sa nouvelle Ford GT.
Le Gorilla Glass de Corning Inc est utilisé par des millions voire des milliards de téléphones portables et autres tablettes ou notebooks. Cette nouvelle génération de verre reçoit un traitement chimique qui permet d’avoir des performances plus élevées que le verre traditionnel. Il est généralement plus fin, plus léger, plus résistant (aux rayures et chocs) et offre de bonnes performances acoustiques, ce qui en fait un produit très recherché notamment pour être utilisé avec des solutions tactiles comme pour nos smartphones.
Mais depuis peu l’industrie automobile commence à intégrer ce type de verre, BMW avec son i8 a été le premier à lancer le mouvement mais pour un vitrage intérieur. Cette vitre est positionnée entre l’habitacle et le coffre à bagages, il est 50% plus léger que le verre feuilleté classique et offre une bonne séparation acoustique. Mais cela reste une tentative un peu timide pour réellement avoir marqué les esprits.
Du coup c’est Ford avec la Ford GT qui va vraiment innover en intégrant du Gorilla Glass sur son pare-brise avant ainsi que sur le capot moteur. Dans la chasse aux kilos superflus, Ford semble avoir choisi un pari plus osé que d’autres marques pour gagner du poids sur plusieurs vitres du véhicule. Seules les vitres latérales conservent les vitres feuilletées traditionnelles.
Le nouveau vitrage Gorilla Glass hybride laminé est de 25 % à 50 % plus mince que le vitrage feuilleté traditionnel, pour une solidité égale ou supérieure. Le vitrage feuilleté traditionnel mesure entre quatre et six millimètres d’épaisseur, alors que les fenêtres Gorilla hybrides varient entre trois et quatre millimètres d’épaisseur. Cette baisse remarquable de l’épaisseur permet de réduire considérablement le poids de chaque pièce vitrée.
La nouvelle technologie a été testée dans des conditions routières difficiles et a dû faire face à l’assaut de projectiles en tout genre, à des renversements et à des essais en soufflerie.
Cette réduction du poids rendue possible par l’utilisation de cette technologie permet de bénéficier d’un impact positif sur l’accélération, la consommation et les performances de freinage. Le gain le plus important se situe sans doute au niveau du comportement dynamique du modèle. Cela a permis d’abaisser le centre de gravité de la voiture et de lui conférer une agilité exceptionnelle.
Voila pour ce qui un extrait du communiqué de presse Ford.
Mais alors pourquoi n’est-ce pas plus fréquent sur les véhicules ?
Clairement pour une raison de coût, sur un smartphone la taille de la vitre est relativement compacte ce qui fait que la différence de prix à la fabrication est moindre, mais c’est une toute autre affaire sur une voiture. De 4 à 8€ par kilo économisé de supplément par rapport au verre traditionnel (« $2 to $4 more per pound of weight saved than traditional glass. Ford is saving around 12 pounds on the GT, so that means a $24 to $48 premium per vehicle » source : http://phys.org/news/2015-12-gorilla-glass-cell-cars.html#jCp ).
Le développement est assez récent également puisqu’il a débuté en 2012 pour des applications automobiles, alors que le Gorilla Glass pour le marché du mobile s’est lancé dès 2007.
Enfin en plus du surcoût il faut que le vitrage respecte les normes des pays en matière de sécurité / crash test (et de procédure de secours sinon cela va être un peu compliqué).
Et après ?
Bref les vitrages automobiles « incassables » ne sont pas encore à l’ordre du jour, Olivier de Carglass peut se rassurer il ne sera pas de suite au chômage technique. On peut cependant espérer que la recherche se développe dans ce sens et que les Gorilla Glass automobiles se démocratisent sur des véhicules de moins en moins haut de gamme. Parce que Carglass & co ont beau se déplacer partout où on veut et quand on veut, qu’est ce que c’est rageant (et bien trop fréquent) de se retrouver avec un éclat pour un petit caillou de rien du tout (et puis les assurances n’apprécient pas des masses ces sinistres réguliers) donc vivement ces verres plus résistants.